Les femmes surdouées représentent un potentiel de contributions vitales et uniques dans de nombreux domaines, mais – plus que les garçons et hommes surdoués – elles doivent prendre conscience de ce qui les empêche d’exprimer pleinement leurs talents.
Parmi ceux qui cachent leur douance, les femmes sont surreprésentées : Le fait d’être exceptionnel peut s’accompagner d’un large éventail de caractéristiques personnelles – des qualités qui ont un impact sur la façon dont les personnes surdouées se perçoivent, sur la façon dont les autres réagissent à leur égard et sur leur capacité à réaliser et à exprimer pleinement leurs talents. Il peut s’agir par exemple du désir de passer facilement d’une activité ou d’un intérêt à l’autre, de l’impatience à l’égard de ceux qui sont moins doués, de l’autocritique, d’une excitabilité inhabituelle, d’un niveau d’énergie élevé, d’une réactivité émotionnelle forte, d’une curiosité incessante et intarissable, etc.
Mais appliqués aux femmes, chacun de ces qualificatifs prend une nature différente. On retrouve alors des termes comme “hystérique”, “autoritaire”, « dispersée », “étourdie”, “volatile”… chacun heurtant profondément l’image populaire de la femme parfaite.En conséquence, trop souvent – ou en tous cas plus souvent que les hommes – les filles, adolescentes ou femmes surdouées jouent les caméléons et tente de masquer leur différence.
La faute aux perceptions sociales . Notamment celles de la représentation normale de la femme qui ne peut être nourricière, “avanturière” et intelligente en même temps. Un homme qui fait preuve de détermination sera considéré comme un leader, à l’inverse une femme affichant le même trait de caractère sera perçue comme agressive. Quand un homme est sûr de lui, la femme est – elle – arrogante. Pareillement : l’équivalent féminin d’un homme déterminé sera têtue. Pire, à l’inverse, quand l’homme itère et évalue les opportunités, la femme se révèle nécessairement indécise…
Elles auront donc beaucoup plus tendance à étouffer leur potentiel, se taire, se cacher, disparaître.. En effet, certaines peuvent souffrir d’être différentes de « la façon dont les femmes sont censées être » et éprouver le besoin de cacher leurs capacités pour « s’intégrer » dans une société plus « normale » qui ne valorise pas leur capacités intellectuelles, mais leurs capacités sociales.
Certaines femmes vivent le fait d’être qualifiées de « surdouées » comme un fardeau inconfortable et évitent même d’envisager qu’elles puissent, en fait, être surdouées.
Très bien mais ces représentations s’appliquent à toutes les femmes : pourquoi cela jouerait il particulièrement en défaveur des femmes surdouées ? Car justement cela « appuie » sur les faiblesses spécifiques aux surdoués – et fait effet d’accélérateur, de facteur aggravant. Donc oui, les femmes surdouées ont bien des enjeux spécifiques et il leur faudra se battre plus fort que leurs homologues masculins !
Comment reconnaître une femme surdouée ? Ses caractéristiques.
Les surdoués se reconnaissent via des signes – et la douance se confirme via des tests – dans le cas des femmes certains signes sont exacerbés et deviennent donc des signes caractéristiques spécifiques aux femmes surdouées. Ces caractéristiques leur donnent le sentiment profond d’être différents et isolés dès leur plus jeune âge, et beaucoup d’entre eux ont été mal compris et pathologisés. Cela est particulièrement vrai pour les femmes surdouées, car beaucoup d’entre elles ne correspondent pas du tout aux stéréotypes et aux attentes de la société.
Femme surdouée : les signes
- A des pensées complexes et profondes, et ressent des émotions intenses.
- A un désir d’apprendre et de grandir, une passion pour la connaissance et un amour pour les idées complexes.
- Recherche avec zèle des modèles, de la logique et du sens en toutes choses.
- Est un penseur indépendant dès son plus jeune âge. Elle développe son propre ensemble de valeurs plutôt que de s’appuyer sur une structure extérieure ce qui la met souvent en décalage avec la société.
- Possède des standards élevés et s’impose, ainsi qu’aux autres, un fort niveau de valeurs et standards moraux (honnêteté, fiabilité, fidélité…)
- Remet en question l’autorité, et se sent parfois triste et frustrée par l’état du monde et par les exigences sociales spécifiques aux femmes.
- Utilise ses sentiments profonds et ses capacités intellectuelles pour développer des aptitudes artistiques et donner un sens au monde.
- Bien souvent peu paraître déroutante : forte et fragile, déterminée et patiente, indépendante et coopérative, aventureuse et fiable, courageuse et tendre… Elle ne rentre pas dans le cadre habituel des comportements « type »
Les personnes surdouées ont des traits qui les distinguent, et ces traits peuvent ne pas être liés à l’intelligence intellectuelle, au QI ou à l’idée conventionnelle de créativité et de réussite.
Suggestion de lecture :
Il existe de grandes différences entre les hommes et les femmes dans la façon d’être surdoué et de vivre cet état. En se fondant sur les dernières études sociologiques et scientifiques, et sur de nombreux exemples de patientes, Monique de Kermadec met en lumière les nombreuses barrières sociales et professionnelles auxquelles se heurtent ces femmes qui se sentent en décalage. Elle leur donne des clés pour optimiser leur potentiel afin d’arriver à assumer le rôle qu’elles pourraient avoir dans notre société pour le bénéfice de tous
Voir mes 4 suggestions de lecture pour aider les femmes surdouées à maximiser leur potentiel
Solitude et différence de la femme surdouée
Les femmes surdouées sont plus sujette au “Syndrome de l’Imposteur”
Les recherches sur le syndrome de l’imposteur ont commencé avec les travaux des psychothérapeutes Pauline Clance et Suzanne Imes, qui ont écrit un article sur le sujet en 1978.
Elles ont constaté que de nombreuses femmes ayant obtenu des résultats remarquables présentaient également une propension beaucoup plus élevée à douter de soi – ce qui ne pouvaient être assimilés à l’estime de soi, à l’anxiété ou à d’autres caractéristiques, et semblaient impliquer un profond sentiment d’inauthenticité et une incapacité à intérioriser leurs succès et donc de valoriser leurs actions de manière juste.
Ils avaient souvent l’impression de « tromper » les autres, de « faire semblant » ou de s’en sortir grâce à leurs bons contacts ou à leur « chance ». Beaucoup pensaient qu’ils seraient démasqués comme des fraudeurs ou des imposteurs à un moment donné.
Pour prendre un exemple connu de tous : la merveilleuse Jodie Foster. Cette dernière a déclaré dans une interview télévisée [CBS, 1995] qu’avant sa performance osacrisée dans « Les Accusés », se sentait « comme un imposteur, faisant semblant, et “ qu’un jour on découvrirait que je ne savais pas ce que je faisais. Car je ne le savais pas. Et je ne le sais toujours pas”
Avec cette peur, ceux qui se sentent comme des imposteurs “jouent souvent la sécurité » en évitant de s’exposer à la compétition et plus généralement toute forme de défi intellectuel: Ils cachent leurs talents.
Dans au moins une étude, par exemple, des étudiantes qualifiées ont décliné les invitations à participer à des programmes d’honneur, parce qu’elles se sentaient intellectuellement insuffisantes.
Dans un article consacré à ce sujet (dans son livre « Smart Girls… »), l’éducatrice Barbara Kerr note deux dynamiques possibles dans le développement du sentiment d’imposture :
- L’éducation pose le référentiel du syndrome de l’imposteur : une fille est généralement identifiée comme « sensible » par opposition à un frère ou une sœur, identifié comme « intelligent ». Cela joue particulièrement pour les femmes surdouées qui -étant généralement hypersensibles – sont souvent plus associées à ce trait de caractère qu’à leur intelligence – parce que c’est quelque chose que les parents ont du gérer.
- Trop de reconnaissance : C’est l’excès inverse du premier point. Cette fois ci la petite HPI aura unanimement et constamment été reconnue comme brillante voir « supérieure ». Mais en grandissant, la complexité des problématiques qu’elle rencontre ou des tâches qu’elle doit effectuer s’accroît nettement. Ce qui lui pose évidemment quelques difficultés (et plutôt moins qu’aux autres filles vu qu’elle est brillante). Mais n’étant pas habituée rencontrer des difficultés pour régler une problématique; cette dernière va penser qu’en fait tout le monde c’est trompé, qu’elle est normalement intelligente – voir stupide. Qu’elle est donc manifestement un imposteur.
De même, les femmes HPI intègrent plus que les hommes un objectif de “perfection”. Une autre chercheuse, Lee Anne Bell, a défini ce syndrome de l’imposteur comme « le fait de douter et de discréditer ses capacités et ses réalisations » et a noté qu’il était plus particulièrement handicapant pour les femmes surdouées « les femmes ayant plus tendance à définir la compétence comme la perfection et sont souvent guidées par des normes qui sont inutilement élevées. ». Plus grave pour ces dernières, ce sentiment finit non seulement par les empêcher de profiter pleinement de leur succès et de saisir les opportunités, mais surtout les amène à se surmener pour compenser de prétendues déficiences – qui n’existent que dans leur imaginaire ».
Pour prendre conscience ou repérer une personne atteinte du syndrome de l’imposteur, Young suggère, entre autres, de rechercher les stéréotypes et les attitudes d’autodévaluation qui transparaissent dans le discours, comme les femmes qui en introduction de toutes prises de paroles, précisent que « Je n’ai peut être pas bien compris, mais… » et/ou qui minimisent les réalisations en disant « N’importe qui aurait pu le faire » ou « Bah, ce n’était pas grand-chose ».
Prétendre être moins capable, moins intelligent est un stratagème qui a probablement été utilisé de tous temps par de très nombreuses femmes haut potentiel.
Par exemple, lorsqu’elle a commencé sa carrière dans les années 40, Ida Lupino – célèbre actrice et réalisatrice féministe – prétendait parfois ne pas connaître la meilleure façon d’aligner un plan ou ne pas savoir comment devait être donnée une réplique, expliquant : « Les hommes détestent les femmes autoritaires. Parfois, je fais semblant d’en savoir moins pour pouvoir en faire plus ».
La surdouée et la stratégie du pot de fleur (faire la cruche)
Les filles et adolescentes Haut Potentiels sont plus sensibles aux représentations sociales
En raison de leur capacité accrue à percevoir les signaux sociaux imperceptibles pour les autres et de leur conditionnement précoce sur l’importance cruciale de l’acceptation sociale; les filles surdouées sont beaucoup plus … surdouées que les garçons surdoués pour l’imitation d’un référentiel moins performant que ce qu’elles sont..
Elles s’intègrent en faisant semblant d’être moins compétentes qu’elles ne le sont réellement, et développent de réelles compétences pour disparaître dans la foule.
Leur environnement social (amis, relations, famille) les rappellent systématiquement à ces représentations sociales. À propos de certains des thèmes abordés dans l’un de ses films, Jodie Foster a déclaré : « Traditionnellement, les femmes qui excellent doivent prendre mille précautions quand elles se positionnent – car le voyage est semé d’embûches. Manque de respect, Fait de ne pas être admises, Manque de reconnaissance et tout l’arsenal des vieilles blessures traditionnelles.
Mais il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi. “Le petit Homme” (un film de Jodie Foster sorti en 1991) parle aussi de cela : il y a deux femmes, l’une représente la tête, l’autre le cœur.
« Et malheureusement, dans notre culture, les femmes ont dû choisir entre les deux ; elles n’avaient pas le droit d’être les deux, d’être entières, d’une certaine manière. Alors ce petit garçon représente une sorte de réparation de cette scission entre les deux, parce qu’il a la chance d’être quelque chose qu’elles n’ont jamais pu être. Un homme. »
Nier la douance : une “survie sociale” pour la fille surdouée ?
Se savoir surdouée : une pression supplémentaire ?
Certaines personnes ont une vision stéréotypée de ce que signifie la douance (un QI élevé, par exemple) et estiment qu’une identité de « surdoué » est incompatible avec l’idée qu’elles se font d’elles-mêmes.
D’autres peuvent avoir peur d’échouer ou de réussir si elles doivent se montrer à la hauteur de l’étiquette “surdouée”, ou avoir une aversion à l’idée d’être considérés comme « élitistes », « supérieurs » ou « accaparant toute la gloire » – et ils peuvent ressentir de la culpabilité, de la honte ou d’autres sentiments déstabilisants à l’idée d’être exceptionnels.
Entre identité et socialisation : le conflit de la fille surdouée
Le développement d’une identité significative est un long processus pour chacun, qui inclut idéalement pour les enfants et les adultes surdoués une perception réaliste de soi comme étant multitalent, avec des capacités dans divers domaines de la douance : cognitif, affectif, physique, intuitif et social.
Mais parvenir à cette perception multiforme de l’identité semble être particulièrement difficile pour de nombreuses femmes aux capacités exceptionnelles, qui peuvent craindre de perdre ou de compromettre leur lien affectif avec les autres.
En conséquence une autocensure de la femme surdouée quant à sa détection
Ces trois éléments combinés provoquent une auto-censure dès que la question des tests de QI est abordée avec ces personnes. En effet la menace de “désocialisation” induite par les trois éléments expliqués ci-dessus représente une pression très fortes – s’exerçant plus spécifiquement sur les femmes – en faveur d’une stratégie de caméléon : lisser toutes différences pour se fondre dans la masse.
L’androgynie de la surdouée, quand la Douance transcende le genre
Un aspect de l’identité souvent lié à la douance est l’androgynie, un concept développé par Sandra Bem, psychologue à l’université de Stanford.
Elle ne considère pas la féminité et la masculinité comme les pôles opposés d’un même continuum, mais plutôt comme des ensembles de traits parallèles. Une personne androgyne présente des niveaux élevés de traits masculins (indépendance, autonomie, dominance) et féminins (chaleur, conscience des sentiments des autres, expressivité).
Dans son livre « The Lenses of Gender », Bem soutient que la polarisation des genres peut être très destructrice sur le plan personnel et social, et qu’il existe beaucoup plus de variations de la masculinité et de la féminité que ce que la société considère habituellement.
Étant donné que qualifier un trait de caractère de « masculin » ou de « féminin » est un préjugé, un certain nombre de psychologues et d’autres personnes ont fait remarquer que les personnes créatives et les femmes surdouées ont tendance à être plus androgynes – en ce qu’elles cumulent des traits intellectuels des deux sexes.
Les femmes qui sont plus ‘androgynes’ – c’est-à-dire qui incorporent des qualités plus ‘masculines’ en plus de celles qui sont appropriées à leur sexe – ont une estime de soi considérablement plus élevée que celles qui sont considérées comme exclusivement ‘féminines’….
Les études sur la créativité le montrent bien : les personnes créatives ont à la fois une estime de soi plus élevée que la moyenne et des degrés d’androgynie plus élevés que la moyenne.
Dans son livre sur les enfants exceptionnels et les prodiges, la psychologue Ellen Winner émet l’hypothèse suivante : « Peut-être que parce que les enfants surdoués rejettent les valeurs dominantes, ils rejettent également les traits stéréotypés liés au sexe. »
Mais alors, bien que les filles surdouées ressemblent finalement davantage aux garçons surdoués à bien des égards, elles conservent néanmoins des attitudes, des valeurs et des comportements sociaux attendus des filles – peut-être pour ne pas paraître nettement différentes de la norme de ce que doit être une femme. En effet, la divergence à la norme est plus sévèrement punie pour les femmes que pour les hommes.
Ce type de position protectrice est peut-être une raison pour laquelle certaines filles et femmes surdouées peuvent minimiser leur androgynie. Le professeur Constance Hollinger a noté qu’il peut être anxiogène pour les adolescentes surdouées de s’entendre dire qu’elles peuvent « être tout ce qu’elles veulent » dans leur vie ou leur carrière – car cela peut les confronter à être potentiellement « à la fois masculines et féminines » ce qui est un trait de caractère présent chez elles et qu’elles tendent à refouler..
Abus & maltraitances: un risque accrue pour les filles et adolescentes surdouées
Les maltraitances “classiques” impactent plus les surdouées: la maltraitance peut être un facteur d’inhibition de la douance. La maltraitance se définit bien évidemment via sa forme la plus connue : coup, abus sexuels … Dans ce cas, la femme surdouée souffrira des mêmes types de syndromes et traumatismes que les non surdouées – peut être plus profonds du fait de son hypersensibilité.
Mais une forme moins popularisée de maltraitance qui touche beaucoup plus les filles et adolescentes surdouées réside dans une forme de rabaissement subie dans le milieu familial. En effet, du fait de son caractère “iconoclaste”, la fille surdouée sort du cadre généralement établi pour les filles et les garçons au sein de la famille. Et pour certains parents cela n’est pas supportable ou est considéré comme dangereux. S’en suivront de multiples injonctions à tenir son rôle de fille : se taire, laisser parler les hommes même quand ils disent des bêtises, ne pas s’intéresser à des matières masculines comme l’astrophysique, le foot ou les voitures. “Tu es une fille, joue plutôt à la poupée” “Tu es une fille, intéresse toi plutôt à la cuisine”. Bref, dans un âge ou la soif d’apprendre du surdoué est sans limite, le milieu familial à plus propension à “couper les ailes” des jeunes surdoué(e)s que les jeunes surdoués.
Le manque de respect que cette attitude induit et l’érosion de l’estime de soi qu’elle provoque, n’est bien sûr pas limité à une culture ou à un groupe particulier, mais elle peut être particulièrement destructrice pour les surdoués, qui sont souvent hypersensibles et particulièrement vulnérables.
Femme surdouée : amour et vie de famille – quelles différences ?
La femme Zèbre : systématiquement mal-aimée ?
Alors pour résumer la chose en une phrase, citons Marianne Williamson dans son ouvrage anglophone « La Valeur d’une Femme » (A Woman’s Worth) : « Les femmes restent dans un état de servitude émotionnelle aussi longtemps que nous devons nous inquiéter de devoir choisir entre être entendues et être aimées ».
La femme surdouée sort du cadre « confortable » qui sous-tend la vision traditionnelle de la femme. Aussi le rapport à l’amour – ou plutôt à l’être aimé – va être particulièrement compliqué car il leur faudra choisir entre leur vraie nature (être entendue) et ce qu’inconsciemment la Société attend d’elle pour les aimer.
Ainsi, dans leur vie galante, elles peuvent être critiquées, plus ou moins ouvertement, pour ne pas s’être comportée « comme les femmes sont censées être ».
Elles peuvent donc se retenir inconsciemment parce qu’elles craignent de paraître indésirables si elles sont trop compétentes ou s’elles réussissent mieux que leur prétendant.
Et ce d’autant plus que les études – largement menées aux Etats Unis notamment par l’universitaire américaine Sally M Reis – montrent que les femmes surdouées ont un plus grand besoin de plaire que la moyenne des femmes. Leurs craintes ont tendance à augmenter à mesure qu’elles s’approchent de la réussite et du succès en raison des conséquences prévues – à savoir leur rejet tant par leurs homologues femme (Pour réussir tu as abandonné tes enfants ou tu as écrasé ton mari !) que par la gente masculine (le rôle masculin est de réussir –notamment financièrement. Si sa compagne le fait mieux que lui, alors c’est une sorte d’Eunuque).
Ce schéma est particulièrement vicieux car il joue tant sur la femme pour qu’elle développe un faux self, que sur l’homme qui peut être inconsciemment contraint de sacrifier l’amour de sa vie par convention sociale.
Même lorsqu’une femme surdouée comprend qu’il est irrationnel de ne pas réussir, elle peut continuer à le faire si, au fond d’elle-même, elle croit que la réussite se traduira par un échec dans le domaine des relations et de l’intimité.
Dans le couple : entre compétition et lâcher prise
Bien que l’esprit de compétition ne soit pas exclusif aux personnes surdouées (C’est même parfois l’inverse comme nous l’a montré l’analyse des 6 profils types de surdoués), la concurrence constante au sein d’une relation peut faire dérailler la « connexion » et l’intimité.
Le désir d’exceller à l’école et au travail peut s’inviter dans la relation amoureuse, et certaines femmes surdouées croient qu’elles doivent prouver leur valeur à maintes reprises afin d’être acceptées. Si vous avez toujours besoin d’avoir raison et de “gagner” à chaque dispute, si vous devez prouver et défendre bec et ongle votre point de vue à chaque fois, si vous vous sentez toujours obligé de surpasser les capacités de votre partenaire, alors un modèle de ressentiment, de distance et d’amertume s’ensuivra.
Hélas, à force de vouloir le conquérir, vous le perdrez.
Alternativement, si vous inhibez complètement votre esprit de compétition pour le « bien de la relation », vous nierez un aspect important de vous-même. Certaines adolescentes surdouées ont appris à masquer leur esprit de compétition dès le collège pour rester populaires, afin de ne pas trop remettre en question les individus normalement pensant. À l’âge adulte, elles peuvent avoir intégré depuis longtemps que le fait de se démarquer effraie les autres. Apprendre quand et comment entrer en compétition, quand se permettre de briller, quand lâcher prise et quand faire des compromis sont des compétences essentielles pour réussir dans une relation – et vivre dans le monde réel.
Maternité, vie de famille et expression des talents
Certaines femmes HPI choisissent d’être mères au foyer ou de poursuivre la « voie de la maman » dans leur carrière. Même les femmes surdouées sans enfants peuvent choisir un cheminement de carrière moins exigeant que ce qu’elles (ou leur entourage) avaient prévu.
Par conséquent, certaines peuvent se sentir coupables ou honteuse parce qu’elles n’ont pas utilisé pleinement leurs capacités ou parce qu’elles ont l’impression de ne pas avoir atteint leur plein potentiel. Certaines femmes surdouées ont l’impression d’être des imposteurs et se demandent si au final elles n’ont jamais été intelligentes. Ceux qui ont de multiples talents peuvent se lamenter de tous les chemins qu’elles n’ont pas pris.
Les mères surdouées au travail sont souvent angoissées voir obsédées par le temps passé loin de la maison et par la question de savoir si la garde d’enfants causera des dommages irréparables – même lorsque leurs enfants sont en pleine santé tant physique que mentale.
Étant donné que les décisions de carrière sont souvent prises en tenant compte des contraintes d’une relation ou d’un mariage (p. ex., lieu, horaires, durée des transports), certaines femmes se sentent contrecarrées ou pleine de ressentiment si elles doivent abandonner leurs objectifs – ou coupables lorsqu’elles les poursuivent au détriment de la relation.
Les femmes qui vont de l’avant et qui imposent des exigences à leur partenaire ou à leur conjoint (comme le déménagement, une plus grande utilisation de la garde d’enfants) peuvent se sentir coupables et craindre que leur partenaire ne leur en veuille.
Mais pourquoi donc me demanderez-vous ? Les surdoués sont empathiques et souvent hypersensibles : ces dilemmes propres à beaucoup de femmes sont intensifiés par le Haut Potentiel.
Allier Haut-Potentiel et vie de famille ; le nœud gordien de la surdouée.
De nombreuses femmes sont aujourd’hui les principaux soutiens de famille dans leurs relations. Certaines l’apprécient bien sûr; mais d’autres peuvent éprouver des sentiments ambivalents. Dans une étude, des femmes soutiens de famille ont été interviewées et, bien que bon nombre d’entre elles étaient ambitieuses et fières de leurs réalisations, certaines ont éprouvé de la culpabilité et du ressentiment à l’égard de leurs multiples rôles.
Que privilégier ? La réussite professionnelle que permet leurs talents ? La réussite familiale en passant du temps avec leurs enfants ? Le dilemme de la femme surdouée soutient de famille, c’est de savoir qu’elle peut faire de grandes choses, mais de « devoir » gérer la vie de famille.
Pire encore, la société évoluant, elle leur impose souvent de devoir réussir professionnellement à la hauteur de leur potentiel, mais sans exiger du mari qu’il ne s’implique plus dans la logistique quotidienne. Burn Out assuré, car malheureusement, entre pro et perso, il faut souvent choisir.
Enfin, certaines femmes surdouées réussissent mieux financièrement que leurs partenaires/conjoints. Plutôt que de saluer une plus grande liberté financière, certains hommes peuvent se sentir « démunis » ou même émasculés par le succès de leur partenaire. Bien que la plupart des relations puissent surmonter cette tempête (parfois avec l’aide de conseils), elle peut néanmoins exacerber l’anxiété et l’ambivalence que de nombreuses femmes surdouées ressentent pour réaliser et mettre en valeur leurs talent, ce qui les poussent à se brider pour rentrer dans le « moule ».
Pensée divergente ou pathologie ? L’incompréhension des femmes HPI
Comme nous l’avons déjà expliqué; une intelligence élevée n’est qu’un indicateur de la douance; un de ses aspects.
La pensée divergente des surdouées est souvent assimilée à une pathologie
Les personnes surdouées vivent souvent avec le perfectionnisme, l’introversion, l’idéalisme, une sensibilité extrême, l’obsession, la perception visionnaire et tout ce qui compose une pensée divergente.
La pensée divergente peut être définie comme « une préférence pour les réponses inhabituelles, originales et créatives… les penseurs divergents sont souvent innovants dans un certain nombre de domaines… mais peuvent rencontrer des difficultés dans des situations où le consensus du groupe est important, et peuvent se heurter à l’incompréhension de ceux qui n’arrivent pas à un tel niveau d’analyse quand le sujet repose sur un concensus “émotionel” (un tabou, une norme très ancrées dans les esprits; comme par exemple le fait de ne pas vouloir d’enfant pour une femme).
Le Dr Lovecky – une des figures éminentes dans la recherche sur la pensée divergente – écrit (dans son ouvrage anglophone « Can You Hear The Flower Sing ? Issues for Gifted Adults ») que la pensée divergente a une valeur sociale et émotionnelle positive. Les adultes doués qui possèdent ce trait sont capables d’exprimer des solutions créatives à une grande variété de problèmes, y compris les problèmes interpersonnels, et sont capables de voir plusieurs aspects de toute situation.
Mais dans le contexte du cadre normatif plus strict imposé spécifiquement aux femmes zèbre, la pensée divergente et la haute sensibilité, peut être confondue avec… une maladie mentale. En effet, le conflit intérieur et l’agitation qu’une telle pensée implique sont des signes, non pas généralement de pathologie, mais de la complexité et de la réactivité émotionnelles et intellectuelles qui accompagnent la douance : plus libre intellectuellement; la fille ou femme surdouée ne s’en heurte que plus violemment à l’ordre établi. Ce qui – considérant que la demande sociale d’uniformité est plus forte sur les femmes – génère une tension intérieure beaucoup plus importante. Et voila la femme surdouée moyenne accusée d’hystérie ou autres pathologies.
Trouver un psy sensibilisé aux spécificités de la douance féminine
Ainsi un défis majeur des surdouées – voir des surdoués en général – reste d’être correctement identifiées par les psychothérapeutes comme étant surdouées. Et que c’est donc parce que ces filles, adolescentes ou femmes surdouées ont une structure psychologique plus nuancée car plus efficiente qu’elles expérimentent la vie différemment et plus intensément que ceux qui les entourent.
Ces caractéristiques, cependant, sont fréquemment perçues par les psychothérapeutes et d’autres personnes comme le signe d’une pathologie, car la majeure partie de la population manque d’informations précises sur les caractéristiques particulières des personnes, des couples et des familles surdoués.
A titre d’exemple nous pourrions restituer le témoignage de l’écrivain Susanna Kaysen qui écrit dans sa biographie « Plus j’y pensais, plus cela devenait absurde. Je ne pouvais pas prendre toutes ces règles au sérieux… Pourtant j’étais la seule personne qui avait du mal avec les règles. Tous les autres les acceptaient. Était-ce une marque de ma folie ?… Étais-je folle ou avais-je raison ? En 1967, il était difficile de répondre à cette question. Même vingt-cinq ans plus tard, c’est une question à laquelle il est difficile de répondre. »
Réactions / interactions sociales
Un autre problème lié au fait d’être exceptionnel : l’isolement social : les véritables relations avec les pairs sont rares et exigeantes. L’hypersensibilité aux influences destructrices des autres peut exiger un isolement protecteur, même des membres de la famille.
Les femmes sont généralement formées pour tenir un rôle social – pour soutenir et nourrir les relations, et peuvent donc trouver l’idée même de l’isolement angoissante.
Les attentes traditionnelles à l’égard des personnes surdouées et des femmes sont encore souvent incohérentes, voire mutuellement exclusives. Les films et autres médias réduisent souvent les filles surdouées ou en tous cas les filles qui réussissent à des images glamour dépendantes, à des harpies asexuées ou à l’invisibilité. Les expressions de l’intelligence et de la créativité ne sont souvent pas récompensées de la même manière pour les femmes, et la récompense de l’éminence est plus probable pour les hommes.
A titre d’exemple, Sharon Stone a déclaré : « Si j’étais simplement intelligente, ça irait. Mais je suis farouchement intelligente, ce que la plupart des gens trouvent très menaçant. »
Donc si vous trouvez une femme qui est un génie, ou qui est surdouée, les gens supposent automatiquement qu’elle va être une garce, ou qu’elle va être déficiente envers sa famille ou ses enfants – bref envers son entourage.
C’est comme un jeu à somme nulle au sein de cette personne : plus elle a d’intelligence, moins elle a d’humanité et de chaleur. »
Alors comment vivre femme et surdouée ? Le concept de Résilience
Encourager l’accès à ses talents est en partie une question de résilience. Pour ce qui est de la définition de la résilience, celle-ci peut être vue comme « un triple processus de reconnaissance et de résistance aux obstacles intrinsèques et extrinsèques qui empêchent le développement de son potentiel ». La résilience est la clé. C’est vraiment la pierre angulaire, la porte de secours pour la fille surdouée. Mais comment devenir résilientquand on est surdouée ?
Une femme doit regarder sa vie objectivement en termes de types d’obstacles auxquels elle est confrontée, a été confrontée et sera peut-être confrontée. Pour vaincre, il faut savoir à quoi l’on s’attaque.
Souvent cela commencera par soit : la filles surdouée et l’adolescente surdouée sont les premiers énemis de la femme surdouée. Il faudra déconstruire, désapprendre le rôle étriqué qu’on lui a présenté comme étant celui d’une femme normale. Il lui faudra s’acculturer en repérant tout ce qui relève du savoir vivre ou à l’inverse de l’autocensure dans son éducation. Et éliminer l’autocensure…
Enfin, la troisième partie de la résilience consiste à tendre la main », ajoute-t-elle. « Il faut être capable de le faire, pour obtenir du soutien, de l’encouragement, de la commisération. Il peut s’agir de consulter un livre, un groupe, une autre personne ou un thérapeute.
Il faut toutefois s’assurer que votre thérapeute est doué, sinon l’expérience peut être terrible. Il est très important de tendre la main, car beaucoup de femmes ne le font pas : habituées à être là pour les autres, elles oublient de demander de l’aide pour elles-mêmes. Et c’est crucial ».
Mieux vaut prévenir que guérir : comment éduquer sa fille ou son adolescente surdouée ?
Tout votre enjeu sera de lui permettre de nourrir l’image de soi pour éviter que les pressions sociales les obligent à choisir entre une “identité d’intelligence” et une “identité d’intégration”
Et pour cela, la petite liste ci-dessous pourra vous être utile :
- Efforcez-vous de renforcer la confiance en soi de votre fille surdouée. Faites-lui comprendre qu’elle peut réussir dans presque tous les domaines, quel que soit son sexe. Elle veut être astronaute et on se moque d’elle à l’école parce que les astronautes ont des zizis ? Faites lui lire cet article de wikipedia : elle découvrira que 64 femmes extraordinaires sont allées dans l’espace…soit plus de 10% des Astronautes ! Alors ils ont toujours des zizis les astronautes ?
- Encouragez votre fille surdouée à suivre des cours de sciences, de technologie, de développement web ou datascience et de mathématiques de niveau supérieur qu’elle pourrait être amenée à éviter autrement par convention sociales.
- Essayez de trouver un mentor à votre fille. Il sera utile de trouver une femme adulte idéalement surdouée à laquelle votre fille pourra s’identifier. Elle se rendra compte qu’elle peut poursuivre des carrières et des études supérieures à la hauteur de ses capacités.Un mentor n’est pas forcément dans votre entourage, ce peut être une personne publique dont votre fille pourra devenir fan.
- Recherchez des occasions pour votre fille de s’impliquer avec des pairs ayant des capacités similaires. Vous pouvez trouver des pairs dans des associations type MENSA ou dans les forums spécialisés.
- La “bibliothérapie” peut être utile. Essayez de fournir à votre fille des biographies de femmes exceptionnelles : de Marie Curie à Sharon Stone; franchement vous aurez le choix :)
Pour aller plus loin : les meilleures lectures pour mieux révéler le potentiel des femmes surdouées
La Femme surdouée: Double différence, double défi
Par Monique de Kermadec
Ecrit par une référence absolue en la matirère , cet ouvrage met parfaitement en lumière les enjeux spécifiques aux femmes surdouées, et propose une batterie d’outils pour mieux mettre en valeur leur potentiel !
La Femme surdouée: Double différence, double défi (livre résumé et analysé)
Par Aurélie Dorchy
C’est vrai qu’avec une vie pro et une vie de famille, on a pas toujours le temps de lire des centaines de pages ! Alors seconde recommandation; la fiche résumée et analysée du livre de M. de Kermadec « La Femme Surdouée ». Gain de temps et stimulation neurologique garantis !
Femmes à haut potentiel intellectuel et sensible: N’ayez pas peur d’être hors-la-norme
Par Fanny Marais
Un Hymne à la liberté des femmes surdouées. Se concentrant sur les surdouées ayant construit des parcours atypiques, ce livre vous aidera à briser les barrières pour exprimer pleinment votre potentiel !
Et pour terminer, un dernier conseil aux femmes surdouées
Avec un peu d’attention aux pièges ci-dessus, les femmes surdouées devraient être capables d’utiliser leur intelligence, leur sensibilité et leurs capacités de raisonnement inhérentes pour surmonter les conflits potentiels qui peuvent survenir. Un peu d’auto-exploration et le soutien des amis et de la famille peuvent certainement aider. Et si vous êtes le papa d’une petite surdouée, alors votre mission est encore plus capitale : vous devez l’aider à déconstruire ce rôle social que lui infligera la société. Car c’est sur votre exemple qu’elle pourra relever le double défi d’être surdouée.
Ces articles sont vraiment très intéressants et présentés avec des termes accessibles.
Dommage que ce sujet ne soit pas mieux connu et des professionnels également…
Tant de personnes vient leur sur douance dans l’isolement et l’incompréhension…
Merci pour votre travail !
Un grand merci Agnès !
Bonjour,
Permettez-moi un coup de gueule : il va falloir arrêter de s’identifier ainsi à un sexe, féminin, comme à un autre, masculin ; c’est du délire ! D’autant plus qu’on parle de HPI, dont on pourrait justement attendre qu’ils ou elles (on s’en fout du pronom) fassent preuve d’un peu plus de perspicacité que les autres ! Au-delà de tous les arguments, il y a l’évidence : le sexe biologique est aussi irrécusable que dénué d’idéologie ; à l’inverse du genre, c’est à dire de l’identité sexuelle, qui, lui, pure construction conceptuelle, enferme les individus qui y croient (au genre, pas au sexe) dans une représentation totalement factice. Il faut vivre avant de penser, penser à partir du vécu et non l’inverse, pour s’apercevoir immédiatement que notre identité sexuelle ne nous définit pas plus que la couleur de nos yeux, de nos cheveux, de notre peau et que les pressions dont se plaignent les uns et les autres à ce sujet n’ont de prise sur eux seulement parce qu’eux-mêmes y adhèrent au fond. Comme les promesses ne tiennent que ceux qui y croient. Que chacun se libère de ses propres préjugés, c’est à dire fasse oeuvre non plus de bêtise mais d’intelligence, et alors, l’expérience sera bien différente que celle que vous décrivez. Il m’étonnera toujours de voir combien l’être humain est binaire dans sa pensée : être ou ne pas être, homme ou femme, heureux ou malheureux, etc. Au-delà de ces clivages se situe la vraie vie, étonnante, bouleversante de contradictions plus réjouissantes que tous les films, toute la littérature.
Bonjour Alexandre,
Si je comprends parfaitement le distingo que vous faites entre identité de genre et réalité biologique, je voulais juste recadrer l’esprit de l’article. Il ne traite nullement de cette problématique. Il traite, au delà des questions d’identité, de l’impact de représentations sociales sur l’individu. Et cet impact ne se limite pas à l’identité (sinon cet article n’existerait pas puisqu’il ne traite pas de cela). En plus clair, l’idée est de mettre en lumière les enjeux propre à la surdouée dans une société qui par ses process et sa mentalité distingue de facto les deux sexes.
Pour prendre un exemple. Imaginons l’accession à l’emploi d’une femme mariée sans enfants de 30 ans et d’un homme du même âge et de la même situation. Ce n’est pas une aberration subjective de dire qu’il n’y a pas parfaite égalité de chances. Si l’on en croit l’âge moyen du premier enfant en France, il se peut que les hommes soient privilégiés à l’embauche. En effet un congé maternité coute cher à l’organisation (ne serait ce que parce qu’il implique la mise en place d’une organisation provisoire).
Mais vous voyez qu’a ce stade nous ne traitons pas de la conception que la femme biologique se fait de son genre. Mais de contraintes sociales qui s’imposent à elle, et auxquelles elle doit donc s’adapter. Doublement s’adapter en fait car – surdouée – elle doit déjà s’adapter au monde « moyen ».
Un grand merci pour cet article exhaustif et encourageant. J’ai été institutrice et je découvre aujourd’hui seulement, à 58 ans ma douance. Je laisse descendre les informations glanées ici et là, et je digère peu à peu? Je suis toutefois abasourdie que jamais au cous de ma carrière n’ait été abordé ce sujet pourtant loin d’être anodin. J’ai certainement été en contact avec des enfants, qui comme moi enfant, souffraient de se sentir différents sans comprendre.
Donner du sens à tout cela me permet de relier mes expériences passées et surtout de dessiner un futur différent, où oser être vraiment celle que je suis , ce que j’avais tout de même bien engagé après mon divorce.
Cette découverte m’incite à me tourner avec plus d’attention vers d’autres personnes de même sensibilité pour confronter les expériences, aider les plus jeunes, faire connaitre ce sujet autour de moi.
Bonjour Brigitte,
Un grand merci pour votre témoignage. Je suis heureux que cet article serve à quelque chose !!!
Si vous voulez vous tourner avec plus d’attention vers vos « semblables » sachez qu’il existe des associations et des groupes sur les réseaux sociaux. L’association de référence sur la douance est Mensa.
Bien que je pense que vous la connaissez déjà; il ne coûte rien de l’écrire :)
Je vous souhaite une merveilleuse aventure avec votre nouveau (vrai) vous retrouvé !!!!
Bonne description pas encore tout à fait complète.
Je me permets de préciser que TOUS les HPI sont hypersensibles, sans la moindre exception. Il ne faut pas s’imaginer que parce qu’elles sont des femmes, les femmes HPI pourraient échapper plus que les hommes à cette impitoyable perception du monde.
J’ajouterais qu’il y a des âges où la souffrance peut devenir un puits sans fond, entre 15 et 25 ans et là aussi ce n’est pas plus doux pour les femmes.
On pourrait développer aussi sur leur rapport au corps, la puberté qui a besoin d’être bien accompagnée car elle est psychique autant que physique et est souvent l’appel d’air à une pathologisation de leur différence. Elles se construisent là-dessus: leur différence est une maladie puisque tout le monde le dit.
L’entourage pousse souvent ces femmes qui se cherchent à consulter, répondant rarement au vrai besoin d’inclusion, d’entourage et d’acceptation, ce que ne fera jamais aucune consultation psy. Le tout-psychologue fait des ravages en ce qu’il fait l’économie d’une réflexion sur la vraie place d’adulte en pleine capacité de leurs moyens au sein de la société, avec leur limites, dont ont besoin les femmes HPI. Les psychologues exploitent pour une bonne partie d’entre eux ce rejet social, cette injonction à une norme où elles n’entrent pas, alors que c’est une responsabilité sociale.
Merci pour vos articles, je ne pensais pas y trouver tant d’éléments semblables à ma vie. Attention toutefois à l’orthographe dans cet article et dans d’autres, il y a de nombreuses fautes.
Merci beaucoup Albane pour ce gentil commentaire. Pour l’orthographe … Il faut effectivement que je m’impose plus de rigueur avant la publication et surtout une repasse sur les articles du blog pour corriger…. Je commencerai par celui-ci :)
Cela fait maintenant presque 3 ans qu’une psychologue a considéré que j’étais probablement HPI. Je n’ai jamais fait le test et cela fait 3 ans que je ne sais pas comment appréhender cela. Je me rend compte que la plupart de mes connaissances sont HPI et diagnostiqués mais je me refuse à penser que je puisse l’être car, comme vous l’avez mentionné dans votre article, être HPI c’est enterrer définitivement l’espoir d’être « normale » et de pouvoir enfin se sentir à sa place dans la société. A l’école je ne me suis jamais vraiment sentie à ma place et j’ai été harcelée de la primaire au lycée par des gens totalement différents. J’ai fini chez un psy il y a 3 ans pensant que j’étais le problème et que j’avais un trouble de la personnalité. J’ai donc été suprise par le « diagnostic » de mon psy sachant qu’elle ne m’a nullement forcé à faire un test ou quoi que ce soit. Aujourd’hui je dois rentrer dans le monde du travail et j’ai énormément de mal avec ce que l’ont attend de moi. J’ai l’impression que 99% des emplois ne sont pas en adéquation avec mes valeurs. Je me console en pensant que je ne suis pas la seule à voir les choses ainsi mais j’avoue que j’ai un blues permanent depuis une bonne dizaine d’années. Je pense naïvement que la plupart des gens voient le monde comme moi mais ces derniers me montrent chaque jour que ce n’est visiblement pas le cas et cela me déprime. J’en viens donc à m’isoler pour ne pas déprimer et j’imagine mon futur seule, loin du bruit et des gens, perdue au milieu de la nature
Merci Lux pour ce beau témoignage, qui parlera à beaucoup; j’en suis certain.
La tentation de l’ermitage est probablement aussi un sujet que beaucoup des lecteurs connaissent !
Mais – de mon très humble avis – je ne suis pas convaincu que ce soit une solution optimum : 2% de surdoués sur 65,7 millions de français, ca fait quand même 1,35 millions de surdoués dans le pays…. Cela devrait laisser la place à trois ou quatre belles rencontres pour se créer un cocon intelligent – à minima les WE ;)
Et pour le boulot, je ne sais pas dans quelle branche vous allez exercer, mais je sais que dans les nouvelles technologies il y a pas mal de surdoués (devs, datascience, certains domaines du marketing digital comme le SEO ….). Enfin ce n’est pas une vérité absolue non plus, mais il y aura peut être plus de chance là que dans une boite du CAC40 :)
De même il existe des assos de surdoués comme MENSA – mais il faut passer par la case test pour y rentrer. Ca peut peut être représenter l’occasion de rencontrer du monde pour échanger