Passer un test psychométrique peut paraître anodin…
Ce n’est pourtant pas une mince affaire car il convient d’aborder la question avec délicatesse quand on en parle a son enfant.. Eh oui s’il est surdoué il est très probablement hyper sensible et peut avoir déjà – après 8 ans – développé une image dépréciée de soi-même…
Alors pour éviter que votre enfant ne se mette une pression phénoménale pour vous plaire, pour vous permettre aussi après le test d’ouvrir la discussion avec lui ; voici un petit billet qui dresse quelques bonnes pratiques…
Le résultat à un test dépend des conditions liées à sa réalisation
Tout d’abord ne confondez pas ces tests de QI avec les examens d’orientation ou d’aptitude scolaire menés en classe. Alors que les tests de groupe peuvent donner une certaine indication des capacités d’un enfant, ils sont moins précis et ne fournissent certainement pas la richesse d’information propre aux tests individualisés.
Les tests sont une source précieuse d’informations sur la façon dont votre enfant envisage l’apprentissage. Bien qu’un score pallier de 130 soit généralement utilisé pour l’identification de personnes surdouées dans la plupart des normes, le score de QI réel n’est qu’une information qui est recueillie à partir de l’évaluation. Les tests de QI individualisés, tels que le WISC-IV et le Stanford-Binet (attention ce dernier n’est pas reconnu par l’Education Nationale), sont composés de sous-tests, chacun mesurant différents domaines de capacités cognitives. Les scores sur chacun des sous-tests sont combinés pour générer le score global de QI. Cependant, les résultats des sous-tests fournissent souvent l’information la plus utile en ce qui concerne les forces et les aptitudes de votre enfant.
Le test est un échantillon dans le temps. La plupart des psychologues savent que les scores de QI se situent dans une gamme de scores; Il n’y a pas qu’un seul résultat possible. Selon l’humeur de votre enfant, l’attention portée, le niveau de confort physique (par exemple, si la faim ou la fatigue l’on déconcentré), ou bien même le rapport avec le psychologue ; le score pourra varier d’une journée à une autre. Néanmoins, sauf cas exceptionnels la variance sera faible et repasser le test ne sera peut-être pas nécessaire (Il n’est pas conseillé de trop tester un enfant)
Aidez votre enfant avant de passer le test
Même si vous pouvez vous demander si votre enfant doit être testé, il est important de maintenir la décision une fois prise. Si vous êtes anxieux ou avez des doutes, le montrer influencerait votre enfant, qui pourrait ne pas se donner à fond en conséquence : Si votre enfant croit que vous pensez que le test est sans importance, il peut ne pas le prendre au sérieux et ainsi ne pas se donner a 100%. De même s’il ressent votre anxiété ou que vous mettez une grande importance dans le test, il pourrait devenir anxieux à son tour, ce qui peut également affecter la performance. Alors le premier travail à faire est sur vous-même : sachez prendre de la distance quant aux résultats tout en vous assurant que votre enfant, sans en faire un drame, ne le prend pas non plus à la légère.
Prenez soin de l’essentiel. Assurez-vous que votre enfant se repose suffisamment, mange un bon petit-déjeuner, et comprenne les bases du test ; à savoir pourquoi il va le passer. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de ses enseignants ou de la psychologue scolaire le cas échéant pour savoir si votre potentiel petit surdoué connait des différences de performances à certains moments de la journée ou si certains évènements sont prévus ce jour la. Est-il trop fatiguée l’après-midi? Il y a-t-il un gouter qu’il devrait manquer pour l’évaluation et qui le distraira car il aura envie d’y être? Est-ce qu’elle devient irritable juste avant le déjeuner? Tous ces facteurs pourraient affecter l’évaluation.
Expliquez à votre enfant qu’il est testé pour voir si les enseignants peuvent mieux le comprendre. Les résultats aideront les enseignants à trouver des façons de rendre l’apprentissage plus intéressant. Dans un monde idéal ; plus ils connaissent les points forts de leurs élèves ; plus ils seront à même de l’aider.
N’oubliez pas aussi d’expliquer à votre enfant que le test est différent des examens en classe et qu’il n’y a pas de note à proprement parler. Expliquez lui qu’il devra répondre à quelques questions ; qui ne sont pas des questions de l’école ; écrire des choses, et même jouer avec des puzzles. Faites-lui savoir qu’il y aura des questions auxquelles il ne pourra pas répondre car le test psychométrique est conçu pour les enfants de différents âges.
Dites-lui qu’il ne doit pas penser qu’il doit tout savoir ; mais qu’il doit quand même faire de son mieux.
Une fois les résultats en mains : maîtrisez vous !
Vous connaissez votre enfant, alors certains résultats ne vous surprendrons pas… mais probablement pas tous ! Eh oui la restitution des résultats peut entraîner quelques surprises !
Si le résultat principal sera effectivement un score de QI ; vous recevrez aussi un certain nombre de commentaires sur les forces cognitives et le style d’apprentissage de votre enfant. Comment approche-t-il la résolution de problèmes? Est-il obsessionnel? Négligent? Impulsif? Hésitant? Quelles sont ses compétences en planification? Comment est son jugement?
Vous vous apercevrez bien vite qu’au-delà du score global, c’est la manière qu’a votre enfant d’aborder le test et de passer chacune des épreuves qui vous en apprendra le plus. Les tests peuvent identifier les écarts en termes de forces et de faiblesses, découvrir de potentiels troubles d’apprentissage et quantifier la manière dont ses émotions peuvent brider son apprentissage ; par excès de stress par exemple.
De même, au-delà de ces indications, il peut être « choquant » d’apprendre que son enfant est HQI ou THQI. Cette nouvelle peut réveiller une gamme riche de sentiments allant de l’excitation à l’anxiété. Essayez de partager ces réactions avec vos proches, votre famille ou vos amis, mais ne transmettez pas trop d’excitation à votre enfant. Il n’a rien accompli. Il n’a pas gagné de prix. Le test a fourni une validation supplémentaire sur les capacités qu’il possédait déjà. Si vous exprimez trop d’excitation au sujet de sa performance, cela pourrait s’avérer perturbant pour lui. Il pourrait penser qu’il est apprécié principalement en raison de ses capacités. Ou qu’il est «meilleur» que les autres enfants à l’école. Ou qu’il doit être parfait pour «maintenir» son statut de surdoué. Autant de réactions préjudiciables à sa stabilité affective (n’oublions pas que nos surdoués sont de grands émotifs et sont experts pour « se mettre la pression »)
Alors comment expliquer les résultats à mon enfant ?
Il ne faut bien évidemment pas faire du sujet un tabou ! L’enfant s’est investi dans le test, il est en droit de connaitre le résultat. Et pour ce faire, quelques soient vos sentiments, la meilleure manière est de luis expliquer la chose de façon mesurée. Essayez d’être aussi simple et détendu(e) que possible. Faites savoir à votre enfant que les résultats montrent qu’elle pourrait bénéficier d’activités scolaires plus enrichissantes et stimulantes. Cela rendra l’école plus amusante et intéressante. Elle sera toujours avec ses amis, mais peut être retirée de la classe quelques heures par semaine, se rencontrer en petits groupes pour faire des projets intéressants. Si un saut de classe est une option, discutez des avantages et des inconvénients de manière approfondie avec votre enfant.
Donner à son enfant son score de QI n’est pas nécessairement une bonne idée. Si certaine personnes sont plutôt favorable à cela, il convient néanmoins de penser à deux trois choses avant de le faire ; si vous décidez de le faire.
La plupart des enfants ne sont pas capables de comprendre le niveau de QI réel. C’est juste un nombre, et votre enfant peut mal l’interpréter et penser que celui-ci doit être le cadre de sa performance. Par exemple il peut être amené à tenir des raisonnements du type « Mon QI est plus élevé que celui de mon ami – je dois être beaucoup plus intelligent que lui », avec en résultat une pression intenable pour son âge. A contrario il peut se dire dès qu’il ne comprendra pas quelque chose « Je n’ai qu’un QI de 130 – peut-être qu’ils ont fait une erreur et alors je suis un clandestin dans cette classe de surdoué ». Pire encore il peut rentrer dans des comparaisons malsaines avec ses frères et sœurs. Pour résumer ; partager son score de QI avec ses enfant revient à lui donner votre salaire… Il ne peut pas vraiment comprendre la valeur d’un euro ; et en tous cas pas qu’il en coûte d’élever une famille.
Si votre enfant apprend qu’il est «surdoué», aidez-le à comprendre ce que signifie la douance. Expliquez que c’est un terme utilisé pour décrire certaines capacités d’apprentissage qui diffèrent de ceux de ses petits camarades. Aidez-le surtout à comprendre qu’il ne le rend pas meilleure que quelqu’un d’autre et ne le rend pas spécial non plus qu’il reste un enfant, comme les autres enfants ; même si lui apprend plus vite.
Votre enfant peut avoir de la difficulté à comprendre pourquoi certains autres enfants se comportent comme ils le font, ou n’arrivent pas à comprendre certaines choses qui lui paraisse si facile en classe. Dans son cas ; expliquez que tout le monde à des capacités inégales, que c’est un peu comme la surdité : certains enfants n’entendent rien et d’autres à peine… Mais pourtant tous sont aimés et capables de faire des grandes choses. De manière générale, encouragez une forme d’humilité quant à son don afin de ne pas pénaliser ses premières expériences de socialisation.
N’hésitez surtout pas a en parler avec lui, à le pousser à exprimer ce qu’il ressent de positif comme négatif. Il peut craindre que cette nouvelle étiquette crée des problèmes – l’isolement des amis, l’intimidation, plus de travail à l’école, et que sais-je encore.
Puisque les enfants surdoués possèdent un fort sens de la morale, il pourrait penser qu’il est injuste que d’autres n’aient pas la même facilité que lui à résoudre des problèmes. De même, il peut se sentir inconsciemment supérieur à ses pairs, et paradoxalement confus et coupable de cette fierté. Ces sentiments ambivalents peuvent entraîner de nouvelles attentes de perfection dont il n’a pas besoin de s’encombrer ; surtout à son âge.
Aidez votre enfant à réaliser que la douance n’est pas une excuse. Aidez-le à comprendre que le travail et l’effort sont essentiels, indépendamment du fait que certaines tâches lui paraissent si faciles. Cela lui évitera surement quelques cruelles déconvenues quelques années plus tard !