Selon l’OMS, La dyslexie est un trouble spécifique, durable et persistant de l’acquisition du langage écrit apparaissant chez un enfant d’intelligence normale (évaluée par des épreuves non verbales) dans un environnement scolaire adéquat, et ne présentant par ailleurs aucun trouble sensoriel, émotionnel, ni déficit socioculturel majeur.
Pourtant elles est bien sur déroutante pour qui y est confronté. Alors voici un article-dossier (une bonne heure de lecture quand même !) pour tout savoir sur la dyslexie.
Élever un enfant souffrant de dyslexie peut susciter beaucoup d’appréhension et de craintes. En effet ce trouble est assez peu connu ou en tout cas assez peu compris par la majorité. La plupart des parents se projettent dans l’avenir et se demandent angoissé quelles horribles conséquences un problème d’apprentissage aura sur l’avenir de leur petit.
Pourtant la dyslexie en tant que telle est tout sauf l’assurance d’une vie pleine d’échecs. Elle est même beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense : on estime qu’environ 5% à 15% des enfants ont une forme de dyslexie selon le Ministère de l’Education Nationale basé sur une étude de l’OCDE en 2004.
Plus important encore, c’est de savoir qu’un grand nombre de personnes dyslexiques ont eu des vies parfaitement heureuses et des carrières épanouissantes même si la dyslexie est effectivement synonyme de difficulté pour les enfants.
D’ailleurs saviez-vous que Steven Spielberg est dyslexique… Et qu’Agatha Christie l’était aussi ? Et Einstein ! Et Graham Bell ! Et Léonard de Vinci ! Et Flaubert ! Et même Galilée… Et j’en passe des milliers (dont Sylvester Stallone parce que bon à côté de Galilée ça fait quand même bizarre…)
La dyslexie, signe de forte intelligence et de grande créativité ?
D’abord parce que quelque part la dyslexie vient avec deux petits cadeaux, qui sont de poids dans une vie réussie.
D’abord les dyslexiques sont intelligents (et généralement plus que la moyenne) tout simplement parce que sinon on ne parlerait pas de dyslexie : Par définition c’est un trouble qui implique qu’une déficience mentale ne permet pas d’expliquer les difficultés de lecture. Ensuite la dyslexie trouve ses racines dans un fonctionnement cognitif différent, qui se rapproche par bien des aspects du fonctionnement cérébral des surdoués. Ainsi si votre enfant est dyslexique, il se peut qu’il soit aussi surdoué (tout comme s’il est surdoué il se peut qu’il soit dyslexique).
De plus – et c’est le second cadeau de la dyslexie – les personnes dyslexiques sont généralement très créatives. Pour de vrai : il y a une corrélation statistique entre la dyslexie et les niveaux de créativité supérieurs. Cette corrélation entre la créativité et les symptômes dyslexiques n’est pas vraiment explicable, ou en tout cas on n’en a pas encore établit la nature : est-ce lié au fait que le cerveau du dyslexique est « câblé » différemment du cerveau normal (comme un surdoué) ou est-elle induite par leur différence qui les oblige à penser différemment ?
D’ailleurs un certain nombre de recherches se sont concentré sur les méthodes pédagogiques adaptées aux dyslexiques et ont montré qu’il existe différentes méthodes d’enseignement qui peuvent amener les personnes souffrant de dyslexie au même niveau de réussite que n’importe qui. De même en tant que proches ou parents d’enfants dyslexiques il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire pour les aider et beaucoup de chose à faire pour vous aider !
Et cela tombe bien, parce que c’est justement le thème de cet article !
Alors pour commencer tâchons de voir de quoi l’on parle : une petite définition de la dyslexie
La dyslexie : un trouble durable de l’acquisition du langage
La dyslexie n’est pas un signe de paresse ou de stupidité ou de vision défaillante (si si je l’ai lu quelque part et je ne peux m’empêcher de le retranscrire ici..) D’ailleurs si c’était le cas on n’en parlerait même pas sur ce site. En fait c’est une affection fréquente qui impacte la façon dont le cerveau traite la langue écrite et orale.
Il s’agit donc d’un trouble cognitif (et donc durable) des apprentissages qui réduit les capacités naturelles en termes de lecture, d’écriture et de comptage. Ces difficultés se retrouvent dans les aptitudes à manipuler les sons qui composent les mots, les aptitudes à lire de manière correcte et fluide, les aptitudes à décoder les mots composants un texte et des difficultés orthographiques sévères. De même le diagnostic de la dyslexie élimine de facto tous les problèmes gravitant autour des déficits intellectuels et des troubles psychologiques ou psychiatriques sévères. Enfin, elle est universelle, car indépendante des facteurs sociodémographiques (illettrismes n’est pas dyslexie). Vous pouvez en avoir une définition très officielle sur le site de l’Assurance Maladie.
Le principal symptôme de la dyslexie se retrouve dans un manque de fluidité de la lecture, au niveau de la précision et de la vitesse. La dyslexie se repère d’abord par le fait que la lecture est approximative ou lente, ou les deux.
La dyslexie est principalement un trouble associée à la lecture. Mais réduire la dyslexie à la lecture n’est pas entièrement vrai : elle impacte tout aussi bien les capacités d’écriture, l’orthographe, ou même dans certains cas, la diction : en effet la dyslexie en tant que telle est souvent combinée à d’autres types d’affections comme la dysorthographie ou la dyscalculie (on y reviendra).
Enfin, la dyslexie est une affection cognitive qui peut prendre deux formes : la dyslexie développementale – qui est innée – et la dyslexie acquise – qui est nommée aussi alexie – et qui procède d’une lésion cérébrale ultérieure. Ici nous nous concentrerons uniquement sur la première.
Une petite définition de la dyslexie en vidéo (Merci France 3 Bourgogne Franche-Comté)
Les trois profils de dyslexiques selon la classification de Boder
La dyslexie dysphonétique (ou dyslexie phonologique / linguistique /phonétique)
Ce type de dyslexie qui représente environ 60% de la population dyslexique se caractérise par des difficultés à associer une lettre à sa sonorité : l’apprentissage de l’alphabet devient extrêmement ardu.
L’impact de ce type de dyslexie réside dans des difficultés à identifier les lettres, syllabes ou mots ; à décomposer les mots en lettre; à lire ou épeler des mots nouveaux, à s’exprimer oralement de manière fluide.
Le dyslexique dysphonétique sera donc amené à deviner la plupart des mots (ce n’est donc pas une lecture-reconnaissance, mais une lecture souvenir), de même le mot n’étant pas reconnu, il peut épeler différemment le même mot dans plusieurs endroits du texte. Enfin il confond et change les mots lors de la lecture d’un texte
La dyslexie Dyséidétique (ou dyslxie lexicale / de surface)
Ce type de dyslexie impacte 20 à 30% de la population dyslexique et est systématiquement combinée à une autre forme de la dyslexie, qu’elle soit phonologique ou visuo-attentionnelle (cf infra). Elle se caractérise par de grande difficulté à reconnaitre les mots de manière visuelle. Si l’individu est capable de reconnaitre les lettres, il ne peut les assembler dans un mot.
Le dyslexique dyséidétique ne pourra donc « voir » le mot et butera invariablement sur toutes les formes de mots dont la sonorité ne correspond pas à l’orthographe. Ainsi des termes comme échos, sept, bordereau ne pourront être lus ou épelés qu’au prix d’une grande difficulté.
Ce profil de dyslexique sera capable de s’exprimer avec aisance, mais la lecture sera laborieuse et l’orthographe phonétique (set, bordero, eco …). De même il confond régulièrement les mots présentant une similarité graphique (lame et larme ; pomme et pompe, bile et bille …).
La dyslexie Mixte
Ce type de dyslexie représente environ 10 à 20% des dyslexiques et combine les deux formes de dyslexies mentionnées par Boder, avec une prédominance de la première.
Le dyslexique mixte éprouvera des difficultés à traiter les sons mais aussi à mémoriser les mots et leur graphisme. Ce type de profil est doublement handicapé par une lecture lente et une compréhension difficile de ce qui a été lu.
Enrichir Boder : 2 autres profils de dyslexie ont été catégorisés par la suite
La dyslexie motrice (ou dyslexie du mouvement / dysnemkinésie)
Elle consiste en une difficulté à reconnaître et mémoriser les mouvements propre à l’écriture. Le dyslexique mixe aura des difficultés à distinguer le graphisme des lettres (exemple b et d) car elle ne saura pas dissocier le « sens » de la lettre.
Pour ce type de dyslexique, il est difficile d’écrire : retracer le bon enchaînement des bons graphismes et ardu. De même on retrouvera chez lui des difficultés à lire l’heure pour peu que le cadran comporte des aiguilles ou à se repérer dans l’espace (distinguer la gauche de la droite, l’Ouest de l’Est, le Haut du Bas). Enfin il éprouvera des difficultés à s’organiser et énoncer clairement ses idées lorsqu’il argumente.
On reconnaîtra les dyslexiques mixtes dans leur écriture illisible et laborieuse, étonnamment pauvre en comparaison de leur niveau général et de leurs capacités d’expression orale. Ils manquent de coordination et sont de grands étourdis (ils oublient tout).
La dyslexie visuo-attentionnelle
Cette forme de dyslexie est un trouble de l’attention : le dyslexique n’arrive pas à mobiliser ses capacités sur le processus de lecture mais sera troublé par tous les éléments distracteurs de son entourage.
Le dyslexique visuo-attentionnel rencontre des difficultés de l’écriture qui sont de l’ordre de « l’étourderie » : omission de mots, mauvais séquençage des lettres dans un mot (habiter devient hatiber) ; saut de lignes injustifiés, reformulation assez approximative de ce qui a été lu.
Leur lecture est hachée et assez peu compréhensible ; leur orthographe assez calamiteuse et leurs copies généralement pleine de ratures. Enfin ce trouble nuisant à l’apprentissage, on retrouvera chez eu un vocabulaire assez limité.
Quelles sont les causes dyslexie ?
Les chercheurs doivent encore identifier ce qui cause la dyslexie. Mais ils savent déjà que l’hérédité est un facteur de poids dans la dyslexie. Les gènes et les différences de de structure du cerveau influencent grandement les chances pour un enfant d’être dyslexique. Pour y voir un peu plus clair concentrons-nous sur les causes connues de la dyslexie.
Gènes et l’hérédité : première cause de dyslexie
La dyslexie est souvent une affaire de famille. Si votre enfant souffre de dyslexie, il y a une chance que vous ou un autre parent de l’enfant soit aussi dyslexique. Environ 49 % des enfants dyslexiques ont un parents rencontrant aussi des problèmes de lecture (Nous prenons la définition de parents au sens large : parents, grands-parents …). De même 40 % des enfants dyslexiques ont aussi un frère ou une sœur qui est aussi dyslexique. Les dernières avancées scientifiques ont permis d’isoler plusieurs gènes associés à la lecture et les problèmes de traitement du langage.
Une structure cognitive différente : l’élément clé de la dyslexie
De manière générale, on ne sait pas vraiment ce qui cause la dyslexie. On sait juste que c’est un fonctionnement cognitif particulier qui la déclenche. Etre dyslexique ne signifie pas que votre enfant n’est pas brillant. Bien au contraire d’ailleurs : la dyslexie prend racine dans une structure cognitive différente – tout comme la douance. Et on retrouve très souvent l’un et l’autre dans les cas de dyslexie. En fait, beaucoup de gens souffrant de dyslexie ont une intelligence très supérieure à la moyenne et une portion non négligeable sont surdoués.
Alors la dyslexie une affaire d’architecture cognitive ? Eh oui en partie tout du moins. Considérons, par exemple, le planum temporale. Cette région du cerveau joue un rôle dans la compréhension du langage. Il est généralement plus grand dans l’hémisphère dominant (le côté gauche du cerveau pour les droitiers soit pour 97% de la population) que dans l’hémisphère droit. Mais si votre enfant souffre de dyslexie, le planum temporale est probablement à peu près de la même taille sur les deux hémisphères gauche et droit du cerveau.
Une activité cérébrale séquencée implique une communication entre différentes zones du cerveau qui est imparfaite dans le cas de la dyslexie
Pour être capable de lire, nos cerveaux ont à traduire les symboles que nous voyons sur la page en sons. Puis les sons doivent être combinés en mots significatifs. Généralement les zones de notre cerveau en charge des compétences linguistiques fonctionnent de manière prévisible. Mais si votre enfant souffre de dyslexie, les interactions entre ces zones sont « extraordinaires » en ce sens qu’elles ne suivent pas un modèle établi.
Ainsi les personnes atteintes de dyslexie mobilisent généralement des zones inhabituelles du cerveau pour compenser la défaillance dans les zones habituelles. Pour aller un peu plus loin, il faut comprendre que le processus de lecture ou d’écriture implique de nombreuses sous tâches qui sont traités dans différentes régions du cerveau. Pour résumer un peu grossièrement, on identifie 5 processus principaux qui entrent en jeux dans l’activité de lecture et qui impliquent cinq régions distinctes de notre cerveau:
- 1- Traitement de la reconnaissance graphique d’un caractère alphabétique
- 2- Association d’un son propre à une lettre
- 3- Reconstitution par la région auditive des différents sons dans une entité cohérente qui formera un mot
- 4- Association du mot au concept que celui-ci décrit
- 5- Coordination des fonctions motrices nécessaires à l’articulation du mot à voix haute de ce mot
Dans le cas d’une dyslexie, si l’ensemble de ces étapes ont bien lieu, on discerne un fonctionnement sous-optimal dans la transmission des informations d’une région à une autre entrainant des erreurs d’identification visuelle des lettres ou des sons ou enfin une mauvaise association de l’un à l’autre. Par exemple pour le cas d’une erreur d’identification visuelle un « un » sera lu et compris « nu ». Ces erreurs d’identifications peuvent être aussi auditives : un mot comme « bain » sera en fait compris et restitué comme « Pain ».
A partir de là on pourrait penser qu’un dyslexique est condamné « Ad Vitam » à comprendre tout de travers. Comme dirait le fameux Molotov « Niet ! »: en fait rien n’empêche une personne dyslexique de comprendre une idée complexe : il lui faut juste un peu plus de temps pour s’approprier les mots qui composent le concept et composer avec l’information. Ils peuvent très bien avoir besoin d’une manière différente de traiter les informations, telles que d’écouter un livre audio au lieu de lire un ouvrage de cours. Certains utilisent des caches de couleur pour limiter le nombre de phrases écrites sous leurs yeux…
Dire que la dyslexie est liée au fonctionnement cérébral ne signifie pas qu’elle ne pourra jamais être atténuée ou que c’est une fatalité. En effet le cerveau s’éduque et peut changer sa manière de fonctionner. C’est ce que l’on nomme la « neuroplasticité » ou la plasticité cérébrale. Bien accompagné un individu dyslexique peut très bien influer sur son activité cérébral pour en « optimiser » le fonctionnement. Ainsi avec une aide appropriée votre enfant peut faire des progrès tangibles et durables dans ses aptitudes à la lecture. La neuroplasticité est une piste des plus prometteuses dans la recherche des futures méthodologies d’accompagnement des dyslexiques : savoir que le cerveau peut « se recabler » ou « refaire tous ses branchements » ouvre des perspectives passionnantes… Sans nul doute les progrès des neurosciences entraineront une mini révolution dans le traitement des symptômes dyslexiques.
Néanmoins cela ne signifie pas qu’on « guérira » de la dyslexie : si votre enfant souffre de dyslexie, il le sera à vie. L’enjeu pour lui n’est donc pas de guérir. D’origine neurologique la dyslexie s’impose comme un état de fait ; il convient donc de s’y adapter et pas de vouloir la nier. L’essentiel pour lui, vous et les éducateurs est d’être suffisamment attentif pour tester différentes manières d’apporter le savoir ; et de surveiller les résultats de chaque méthode. Ainsi, petit à petit se créé l’ébauche d’une pédagogie adapté aux spécificités de votre petit dyslexique.
Les 5 étapes de la lecture : un mur de glace pour le dyslexique à l’école
Les difficultés difficulté liées à la lecture dans son ensemble représentent un véritable fardeau dans l’environnement scolaire ou universitaire qui repose justement sur l’écrit pour transmettre la connaissance.
Afin de re-contextualiser les difficultés scolaire, nous allons affiner les cinq étapes cognitives qu’implique la lecture : c’est une version un peu plus développée que celle que nous avons déjà expliqué dans l’approche cognitive mais je peux comprendre que la redite soit ennuyeuse. Alors pour passer directement à la partie suivante c’est grâce à ce lien : « je suis paresseux, je prends le chemin de traverse ! »
Au début de l’école primaire, les élèves sont censés lire un extrait de texte et pouvoir le résumer en répondant à des questions posées par le professeur. Ces exercices de compréhension sont essentiels pour établir une base solide de réussite scolaire, celle-ci se construisant généralement sur les synthèses de texte.
Pour les élèves dyslexiques, la chose est bien évidemment moins facile que pour les autres car ils ont besoins de renforcer certaines compétences qui sont innées chez les autres. On l’a vu la dyslexie provient d’une inaptitude dans un des 5 éléments de traitement d’une information écrite. Pour le dyslexique, il convient donc d’abord de s’entrainer pour se renforcer dans la ou les étapes sous-jacentes ou ils sous-performent. Il convient donc au préalable d’identifier ces fameuses étapes en tentant d’identifier « ou le bât blesse ».
Séquence 1 : Relier les lettres aux sons : Les enfants doivent apprendre que chaque lettre de l’alphabet est associée à un certains sons ou une sonorité : c’est la phonétique qui repose sur les capacités phonologiques de votre enfant. Une fois que votre enfant a intégré la phonétique, il sera capable de prononcer des mots ou des séquences de lettre. C’est le bien fameux B-A-BA.
Séquence 2 : Décodage du texte : Le processus permettant de prononcer un mot permet le décodage de celui-ci. Une fois que votre enfant peut décoder les mots individuels, il peut lors commencer à faire sens de phrases entières.
Séquence 3 : Reconnaître les mots « vus » : l’aptitude à lire un mot familier en un clin d’œil, sans avoir à le prononcer. il est appelé « mot reconnaissance. » Plus les enfants savent reconnaître un mot sans avoir à le prononcer ; plus vite ils seront en mesure de lire. En moyenne il suffit d’une dizaine de prononciation pour qu’un lecteur soit capable de reconnaitre directement un mot sans avoir à le prononcer à nouveau. Dans le cas d’un enfant dyslexique, la répétition nécessaire peut monter jusqu’à 40 fois environ.
Séquence 4 : Savoir lire de manière fluide : Les lecteurs les plus fluides peuvent reconnaître la plupart des mots par la vue et prononcer rapidement les mots inconnus. Ils peuvent donc se concentrer sur le rythme et les intonations. La maitrise de la fluidité est fondamentale pour la bonne compréhension.
Séquence 5 : A propos de la compréhension du texte : les lecteurs les plus doués se souviennent de ce qu’ils viennent de lire. Ils peuvent le résumer et restituer des détails spécifiques. Les lecteurs dyslexiques peuvent ; eux, s’enliser dans la compréhension de mots spécifiques ce qui interrompt la circulation de l’information au niveau cognitif et perturbe le rattachement de ce qu’ils lisent aux flux d’informations qu’ils ont déjà compris. En conséquence ils doivent plus que les autres prendre du recul sur le flux d’information et prendre du temps pour le digérer.
Ainsi si vous repérer des difficultés chez votre enfant avec la lecture, le mieux est de reprendre avec lui un texte et d’essayer d’isoler quelle séquence lui pose problème afin de décider d’une prise en charge spécifique chez un orthophoniste. En effet les enfants qui se débattent avec la dyslexie ne seront pas vraiment capables de rattraper le retard pris si celui-ci devient trop conséquent car non accompagné. Après il ne faut pas s’inquiéter outre mesure : La recherche se concentre sur la dyslexie depuis une dizaine de décennies. Désormais des méthodes d’enseignement et des outils peuvent aider les enfants dyslexiques à réussir. Si la dyslexie est diagnostiquée suffisamment tôt (idéalement en CP quand commence vraiment l’apprentissage de la lecture) son impact sera beaucoup plus modéré. Néanmoins il n’est jamais trop tard pour être accompagné : si le CP est la classe idéale ; on peut très bien envisager une aide alors que l’enfant est dans une classe bien plus avancée (voir même après le BAC)
Dyslexie : Signes et Symptômes
La dyslexie est mouvante : il existe presque autant de signes que d’individus :
Parce que la dyslexie affecte certaines personnes plus sévèrement que d’autres, les symptômes de votre enfant peuvent être différents de ceux d’un autre ; y compris au sein de la même famille. Certains enfants dyslexiques ont du mal avec la lecture et l’orthographe. D’autres peuvent éprouver des difficultés pour écrire ou pour reconnaître la gauche et la droite (Arrr la gauche et la droite qu’est-ce que c’est énervant !)…
La dyslexie ne s’exprime pas toujours dès le début, sa manifestation peut être beaucoup plus tardive malgré un apprentissage plus facile de la lecture. Lorsque les structures de langage se complexifient, ou que l’on aborde les points les plus complexes du langage, tel que la grammaire ou la réalisation des premières fiches de lecture ou rédaction.
La dyslexie peut également perturber les capacités d’expression ou d’élocution : structurer sa pensée au cours d’une conversation ou trouver le mot juste peut être plus complexe pour le sujet dyslexique/ D’autres peinent à comprendre ce qu’ils ont entendus : les mots prononcés se mélangent dans une bouillabaisse ou l’on ne peut plus reconnaître chaque poisson qui la compose. L’incompréhension devient particulièrement forte lorsque la discussion devient fortement contextualisée, comme c’est le cas pour l’humour (un jeux de mot par exemple) ou pour la critique et le sarcasme (une comparaison avec le comportement d’un oiseau par exemple).
Les signes perceptibles peuvent considérablement varier avec l’âge. Un enfant de maternelle pourra être repéré par ses difficultés dans l’acquisition du langage, et puis soudainement le langage est acquis et la prochaine expression sera lors de l’apprentissage de la lecture à l’école primaire. De manière générale on peut considérer que plus les exigences impliquant le langage sont élevées plus les difficultés de traitement de la langue deviennent évidentes. Ainsi certains dyslexiques assez faiblement atteint peuvent se révéler extrêmement tard.
L’idée n’est pas spécialement de dresser un inventaire complet des symptômes, car ils peuvent différer d’un enfant à l’autre ; tout comme les symptômes de la Douance. Nous allons plutôt dresser une petite liste des signes les plus fréquemment observés
Signes de dyslexie en école maternelle:
- A du mal à reconnaître les lettres de l’alphabet
- Eprouve des difficultés pour associer un son à une lettre ; comme par exemple pour « b » ou « h »
- N’arrive pas associer une succession de sons à un mot comme par exemple C-H-A-T pour le chat
- A du mal à prononcer les mots correctement : dis « marcher » au lieu de « manger »
- A du mal à apprendre de nouveaux mots
- Possède un vocabulaire plus restreint que les autres enfants du même âge
- A du mal à apprendre à compter ou énumérer les jours de la semaine ou d’autres séquences de mots
- Peine à s’exprimer en rythmant normalement la succession de mots.
Signes de dyslexie en école primaire ou secondaire:
- Eprouve de fortes difficultés avec la lecture et l’orthographe
- Confond l’ordre des lettres, écrit « lion» au lieu de « loin »
- Confond les mots proches : lit pommes au lieu de pompe
- A du mal à se souvenir des faits ou de chiffres
- A du mal à tenir un crayon
- A des difficultés à employer / S’approprier une grammaire correcte
- A du mal à acquérir de nouvelles compétences et tente de tout mémoriser « par coeur »
- Est gêné par les énoncés de maths et non par la réalisation de l’exercice quand on lui dicte
- Prononce qu’au prix de gros efforts des mots jusque-là inconnus
Signes de dyslexie au lycée:
- Eprouve de grandes difficultés à lire à haute voix et, de manière générale, est en deçà du niveau attendu en lecture.
- A mal à comprendre les blagues ou les expressions idiomatiques
- Possède des difficultés à s’organiser et dans la gestion du temps
- Eprouve des difficultés prononcées dans la rédaction de fiches de synthèse.
- A du mal à apprendre une langue étrangère
Quelles sont les compétences affectées par la dyslexie ?
La dyslexie n’affecte pas seulement la lecture et l’écriture mais peut interférer avec d’autres compétences sociales ou intellectuelles. Voici donc une petite liste, probablement in exhaustive mais que vous pourrez enrichir via les commentaires !
Le dyslexique éprouve des difficultés quant à la sociabilité : la dyslexie peut affecter la vie sociale de votre enfant de différentes façons. Le sentiment de différence, ou les difficultés éprouvées en publique lors des séances de lecture peuvent faire naitre un sentiment d’infériorité envers les autres enfants. Il peut donc ne plus essayer de se faire de nouveaux amis ou tenter d’éviter les activités de groupe ; comme le sport par exemple. De même il peut éprouver des difficultés à comprendre les traits d’humour de ses camarades, ou leurs sarcasmes car il sera plus concentré sur la compréhension des mots que du contexte de ceux-ci.
La dyslexie génère un surplus de stress et réduit la capacités de résilience: A la Dyslexie s’ajoute un surplus de stress qui est tout sauf inconséquent pour les étudiants de tous âges – et particulièrement les jeunes enfants qui en sont au stade de l’apprentissage de la lecture. Le stress combiné à une image dégradée de ses capacités personnelles provoque démotivation et dans les cas les plus extrêmes – notamment pour les EIP – participent grandement à la maturation d’une phobie scolaire. C’est la raison pour laquelle il est important de « dépassionner » la lecture ; c’est-à-dire d’en faire un outil et pas un enjeu. Des stratégies de gestion de la dyslexie à la maison seront proposées un peu plus loin dans l’article et peuvent aider à casser le « Mythe » d’une lecture hors de portée.
La dyslexie impacte la compréhension orale : Si les personnes dyslexiques déploient généralement des stratégies pour être auditeurs plus que lecteurs, certains peuvent avoir de grandes difficultés à filtrer les bruits de fond : dans une classe bruyante ou, plus tard dans un bar de nuit, le dyslexique peut ne plus comprendre les mots qu’on prononce devant lui, car il ne peut les différencier du brouhaha ambiant.
La dyslexie affecte les capacités de mémorisation: Les enfants souffrant de dyslexie peuvent prendre tant de temps à lire une phrase qu’ils n’arrivent plus à se souvenir de la phrase qui l’a précédée. Bien évidemment dans ces conditions c’est plutôt difficile de comprendre le sens d’un texte. Pour pallier à cela, le fait d’écouter une version audio ou un lecteur de texte en ligne peut considérablement faciliter l’apprentissage.
La dyslexie perturbe les facultés d’orientation : Les personnes souffrant de dyslexie peuvent éprouver des difficultés à manier des concepts spatiaux tels que « gauche » et « droit ». Si cela parait anodin au premier abord, il ne faut pas négliger les situations stressantes qui peuvent être provoquées : craintes de se perdre dans les couloirs de l’école ou d’autres lieux familiers ; difficultés éprouvées lors de jeux collectifs, comme le foot ; et je ne parle même pas du permis de conduire… Pour réduire les effets, on peut penser a « jumeler » son enfant avec un autre dans l’école : ainsi l’un guidera l’autre dans le dédale des couloirs lorsqu’il s’agit de changer de classe. On peut aussi adopter un système de bracelet de couleur (gauche et droite) et apprendre par cœur la séquence de tournant (« une fois gauche deux fois droite une fois gauche » deviendra « une fois vert, deux fois rouge, une fois vert). Ou on peut aussi offrir une montre a son enfant ce qui lui évitera de probables moqueries quant à ses bracelets (il retiendra alors « une fois montre, deux fois pas de montre, une fois montre »). Pourquoi une montre ? Parce que c’est un objet anodin. Mais il faut savoir que pour le dyslexique la montre peut aussi être une ennemie (cf infra)
La dyslexie affecte la gestion du temps : la dyslexie peut rendre difficile la gestion d’un calendrier ou même le simple fait de donner l’heure ou de se situer par rapport à une heure (d’où la remarque précédente sur les dangers de la montre pour un dyslexique). Mais bon la technologie est là pour pallier à ce dernier point : chaque smartphone dispose d’un système de rappel et d’alarmes qui peut très bien prendre le relais pour peu qu’on n’ait pas oublié de recharger son téléphone durant la nuit…De même, sans pouvoir en recommander une, il se peut qu’une application de calendrier sur la base d’image et non de texte existe (si vous en connaissez une, écrivez moi pour que j’ajoute la solution à cet article)
Comment diagnostique-t-on la dyslexie ? Qui peut m’aider ?
Trouver les causes des difficultés d’apprentissage de la lecture de votre enfant peut vous aider de multiples façons. La première chose à faire est bien sur de se rapprocher de l’Assurance Maladie (ce lien pointe vers AMELI – pour les résidents en France donc). Déjà pour sensibiliser son enseignant à la dyslexie pour qu’il puisse lui-même adapter ses consignes pour les exercices (par exemple lire à voix haute les énoncés). De même un diagnostic pourrait également vous donner accès à un plus grand nombre de ressource au sein et hors de l’école. Ces ressources peuvent inclure des séances de tutorat individualisé, des aides pour prévoir des séances d’orthophoniste, voir même des possibilités d’aménagement du temps scolaire et des tiers temps pour les examens nationaux … Et puis pensez aussi à vous : vous n’êtes pas super(wo)men : vous savoir épaulé et accompagné par des experts vous fera probablement le plus grand bien.
Pour les tests à proprement parler : il n’y a aucune phrase magique qui vous permettra de savoir si votre enfant est dyslexique pour peu qu’il n’arrive pas à la prononcer ou l’écrire. Non ce serait bien trop simple. En fait pour que la dyslexie soit formellement identifiée, il faut impérativement effectuer un bilan orthophonique complet chez un spécialiste. Plus de renseignements avec cette page dédiée sur santé.gouv.fr (donc page officielle du Ministère des Solidarités et de la Santé)
Qui ? Quoi ? Comment ? Dépister la dyslexie
Etape 1 : passer un examen médical préliminaire. Le médecin de votre enfant peut tester la vision et l’audition pour voir si elles pourraient avoir une incidence sur sa capacité à lire. Le médecin vous posera aussi quelques questions sur le développement de votre enfant (a quel âge s’est-il mis à parler, confond t il les mots etc etc) et vous demandera si les autres membres de la famille ont des problèmes de lecture ou d’autres problèmes d’apprentissage : pensez à vous renseigner dans votre famille ou celle de votre conjoint.
Étape 2 : Obtenir la référence d’un spécialiste du bilan psychométrique et d’un orthophoniste : pour prendre rendez-vous. Votre enfant peut être testé par un psychologue ou par u orthophoniste. Le psychologue fera passer à votre enfant un bilan psychométrique afin de déterminer son QI et les éléments structurants de sa personnalité. L’orthophoniste, quant à lui, lui faire faire une série de test afin d’identifier quelles sont les étapes de la lecture qui posent problème. Il demandera à votre enfant de lire des mots et faire quelques rimes ; il testera entre autres son orthographe et ses capacités d’écriture.
Enfin ces tests psychologiques pourront également déterminer si votre enfant souffre aussi de TDAH (Trouble De l’Attention Hyperactivité), d’anxiété, de dépression ou d’autres problèmes pouvant interférer avec l’apprentissage. C’est un peu comme aller chez un généraliste : même pour un vaccin, il prendra quand même votre tension ou vous palpera la thyroïde juste pour être sûr.
Dépsiter la dyslexie : tableau récapitulatif
Qui ? | Quoi ? | Où ? |
A l’école : le prof |
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Démarches à suivre listées sur le site de l’association APEDYS – cliquer sur ce lien vous y amènera |
En famille : les parents |
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Médecin scolaire et/ou médecin traitant |
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Psychologue |
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Orthoptiste |
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Psychomotricien |
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Orthophoniste ou phoniatre |
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Que peut-on faire à la maison pour aider son enfant dyslexique ?
Rassurez-vous, vous n’avez pas besoin d’être un expert pour aider à travailler certaines compétences ou renforcer l’estime de soi de votre enfant. Même si vous avez-vous-même rencontré des difficultés avec la lecture ou l’écriture ; il existe un certain nombre de petits reflexes que vous pouvez adopter pour mieux accompagner le dyslexique à la maison.
Gardez à l’esprit que les enfants (et familles) sont tous différents, donc chacun des petits reflexes que l’on vous recommandera peuvent ne pas forcément marcher. Ne paniquez pas si les premières stratégies que vous essayez sont inefficaces. Vous devrez peut-être essayer plusieurs approches pour trouver ce qui fonctionne le mieux pour votre enfant. Alors quelles sont-elles ces stratégies ? Patience Patience ! J’y viens !
D’abord vous pouvez lire à haute voix tous les jours avec votre enfant. Si votre enfant est très jeune, lisez des livres d’images ensemble par exemple avant de vous coucher. Si votre enfant est plus agés, blottissez-vous dans le lit avec un exemplaire d’Harry Potter ou des hobbits ou n’importe quoi qui l’intéresse beaucoup. N’oubliez pas que la lecture est un moment désagréable pour lui ; alors faites en un moment d’intimité familiale et de tendresse. Lisez tranquillement à haute voix en montrant du doigt le texte que vous lisez. Vous l’habituerez ainsi à reconnaitre de nouveaux mots… et vous, vous passerez un moment agréable loin du bureau et de ses contingences !
Si votre enfant est déjà adolescent lisez plutôt des articles de magazine sur des sujets qui l’intéresse ou journal ou peut-être même une recette en faisant un gâteau tous ensemble le dimanche. N’hésitez pas à en faire un moment familiale : ne faites pas la cuisine juste avec lui ou elle, essayez de faire en sorte que votre mari / épouse ou les autres enfants y participent aussi : vous ferez de ce moment un moment familiale et votre ado s’en sentira que plus intégré et donc ouvert à l’effort.
Le décryptage de panneaux publicitaires, de plaques d’immatriculation ou d’enseignes de magasins peuvent aussi représenter un jeu amusant sur la route : pariez tous sur une suite de chiffre ou sur une marque spécifique et lisez tout ce qui est autour de vous sur la route !
Même quand ce n’est pas avec votre enfant, prenez l’habitude de lire à haute voix quand il peut vous écouter : déjà cela enrichira sa base de connaissance (surtout s’il est surdoué : son petit cerveau est le plus fidèle des enregistreur !) ensuite cela le familiarisera avec la consonance de certains mots.
De manière générale, soyez attentifs aux centres d’intérêts de vos enfants pour pouvoir approvisionner la maison en livres, bandes dessinées ou magazine qui traite de ces sujets. Tous dyslexique qu’il soit, si votre enfant est passionné par les dinosaures ; il n’hésitera pas à ouvrir un livre qui traite du sujet (mais assurez-vous que le livre soit de son âge, c’est-à-dire avec un bon ratio texte/image). Laissez en trainer un peu partout, dans les toilettes, dans la salle de bain bref multipliez les occasions pour lui de prendre volontairement un livre pour lire une page ou deux.
Et pourquoi ne pas écouter des livres audio ? Il y a sur le net des bases de données de livres tombés dans le domaine publique et lu par des bénévoles pour des aveugles notamment : ces fichiers sont exécutables sur tous les ordinateurs et sont entièrement gratuits ! Certains même sont vendus dans les librairies et doublent la lecture d’une piste audio qui raconte l’histoire et invite à tourner la page le moment venu.
Si votre enfant éprouve de grandes difficulté avec l’écriture, sachez qu’il existe des logiciels de reconnaissance vocale qui sont de plus en plus puissants : une simple recherche google devrait vous permettre de trouver des petits logiciels gratuits qui écrivent à la dictée. De même il existe pas mal d’applications sur les « store » de smartphone (Google Play ,Apple Store) qui peuvent accompagner votre enfant avec des petits exercices de lecture.
Enfin, n’oubliez pas de mettre l’accent sur l’effort, pas de résultat. Félicitez votre enfant pour les gros efforts qu’il fait et soulignez que tout le monde fait des erreurs, vous inclus ! Aidez votre enfant à comprendre combien il est important de continuer à s’entrainer pour marquer des progrès, qui vous sembleront peut être dérisoires à vous, mais qui seront pharamineux pour lui. Sachez qu’un des meilleurs remède pour votre enfant sera vos encouragement et votre tendresse, surtout si votre petit est surdoué et donc hyper sensible.
Enfin (et je dirais presque surtout) n’oubliez jamais que votre enfant ne se résume pas à la dyslexie, à la lecture ou l’orthographe. Il doit avoir d’autres loisirs et d’autres activités parascolaire ou il pourra évoluer sans être étiqueté « dys ». Faites lui faire du cheval (mais pensez à mettre une pastille de couleur du côté gauche de la selle pour ne pas qu’il monte du mauvais côté !) faites lui faire du Rugby, faites lui faire de la batterie si c’est ce qui l’intéresse. Cela le reposera et renforcera sa confiance en lui.
Alors en conclusion… bien accompagnée la dyslexie n’a rien d’insurmontable !
Avant même d’attaquer ma conclusion, je tiens à vous remercier, vous le lecteur assez patient pour arriver jusque-là dans l’article ! Cela me fait bien plaisir, car taper tous ces mots c’est lloooonnnng… comme un jour sans pain…
Si la dyslexie peut présenter des défis pour votre enfant et pour vous, ne perdez pas de vue qu’avec un soutien approprié, presque toutes les personnes souffrant de dyslexie peuvent devenir des lecteurs précis. Mais pour cela, votre participation aidera énormément.
Où que vous soyez dans votre grand « voyage de la parentalité », si vous êtes débutant ou si vous êtes déjà bien avancé sur le chemin, il sera toujours réconfortant de rencontrer d’autres parents qui partagent les mêmes choses que vous. Renseignez-vous sur les sites spécialisés comme par exemple APEDYS le site des parents d’enfants dyslexiques. N’oubliez pas que vous n’êtes pas seul. Cette communauté en ligne vous donnera accès à beaucoup d’informations
Enfin n’oubliez pas que vous n’êtes pas tenu de tout faire à la fois… prenez votre temps, prenez le temps de vous renseigner sur les meilleurs spécialistes : et si vraiment vous n’arrivez pas à penser à vous, prenez juste conscience que moins de stress pour vous, c’est au final moins de stress pour votre enfant… Ne serait-ce que parce que si vous testez plusieurs gammes d’accompagnements ou de changements à la maison, vous risquez de déstabiliser votre petit, alors même que celui-ci a déjà fort à faire pour s’intégrer à l’école et dépasser son retard ! De même vous serez incapables de discerner ce qui marche de ce qui ne marche pas…
Enfin n’oubliez pas que nous parlons d’enfants, leur premier besoin, ce n’est pas de savoir lire ou écrire ; c’est d’être aimé et soutenu par les personnes les plus importantes de leur vie : leurs proches !!! Je vous souhaite donc plein de succès mais surtout beaucoup de joie et bonheur dans l’accompagnement de votre petit dyslexique !
Merci, pour cet article, d’une richesse impressionnante!
Maman d’une petite HPI en CE1, le bilan orthophonique tombe… elle est dyslexique et dysorthographique. Je suis assez embêtée pour elle, car la pauvre, à seulement 4 ans, voulait apprendre à lire, mais a été dépitée de ne pas y arriver… forcément, sa dyslexie l’en empêchait… mais sa douance la poussait à savoir, que c’est compliqué pour elle… Par chance, papa et maman ont été à l’écoute, et la batterie de tests ont été fait « tôt », on va pouvoir la faire accompagner pour ne pas être plus ralenti, et surtout pour qu’elle s’accepte et apprenne à vivre avec « tout ça ».
Je retiens et mets le lien de cette page en favori… pour pouvoir m’y replonger de temps à autre.
Merci pour l’article… je viens d’apprendre que mon petit de 8ans serait dyslexique et … précoce…
Cest moi qui m’inquiétais, qui ai pris les devant devants face aux difficultés de mon fils, hypersensible, il fait le ramasser à la petite cuillère face à tous ces échecs scolaires, cest épuisant. Je ne trouve aucun orthophoniste qui puisse prendre en charge mon fiston, cest dur… il est pourtant persévérant, il se donne à fond malgré les difficultés
J’angoisse pour sa scolarité, jai peur qu’il s’enfonce…qu’il baisse les bras. Cest un amour de petit garçon, et je ferais tout pour l’aider. Votre article et surtout la fin m a fait du bien, alors MERCI !
Et sinon, avec tous ces enfants ayant besoin dun orthophoniste…il n’y aurait pas un problème dans le système scolaire ?
Marine
Bonjour
Je suis dyslexique depuis ma CE1. Je ne l’ai jamais vraiment accepté et je l’ai souvent caché. Pour ce faire, j’ai dû travailler très dur pour que personne ne se rend compte de mes difficultés. Je ressentais une honte phénoménale, je pouvais voir dans le regard de ma famille que je n’étais pas normale. Pour tout vous dire, je ne savais pas ce qu’était réellement la dyslexie jusqu’à maintenant, car je ne voulais pas me considérer comme tel.
Mes professeurs au collège et lycée, n’ont pas vu en moi un potentiel particulier à la réalisation d’étude supérieure. Cette période de ma vie était très éprouvante. Je sentais que je pouvais faire de grandes choses, mais que personne ne voulait croire en moi, pas même mes parents. Je me souviens, durant ma première terminale (j’ai redoublé cette année là) que j’étais arrivée à la limite du compensable, j’avais accumulé tellement de lacunes, que malgré tous mes efforts, je n’arrivais plus à suivre, ni même à comprendre certains cours, comme les mathématiques. Cependant, l’année d’après, après énormément de travail, j’ai réussi à avoir mon Baccalauréat, à faire une licence aux Beaux-arts avec les félicitations du jury et faire un master en direction artistique. Je ne regrette pas ma dyslexie, car elle m’a appris la persévérance et la rigueur !
Le plus ironique dans tout ça c’est que j’ai longtemps détesté la lecture et aujourd’hui je réalise des typographies et des mises en page de texte. L’art a été pour moi une bouffé d’air frais, ce qui est beau et passionnant dans l’art c’est qu’elle n’est pas régie par des règles ou des lois, on peut l’appréhender comme on le souhaite, c’est comme une matière qu’on peut manipuler et expérimenter comme bon nous semble et c’est vraiment satisfaisant.
Peut-être que personne ne lira ce message, mais ça m’a fait du bien d’en parler, je me suis beaucoup reconnue dans cet article.
Merci
Merci Sabrina pour ce beau témoignage ! Rassurez vous, au moins une personne l’a lu :moi :)
Je trouve que ce témoignage est très beau, et – je le dis sans vouloir vous flatter – j’ai la plus grande admiration pour votre courage et votre persévérance.
Ce que j’apprécie le plus dans votre histoire c’est la faculté que vous avez à voir le bon coté d’une situation par ailleurs extraordinairement difficile.
Vous enrichir de ces expériences et d’avoir conscience que vous vous en êtes enrichie. Chapeau !
Et j’éprouve une certaine joie en écrivant cela : je me dis que vous devez surement être une personne heureuse.
Car vous avez – à mon sens – comprit le sens réel du mot bonheur : une récompense et non un objectif (Merci Saint-Exupéry de l’avoir formulé si clairement).
Je vous souhaite de continuer a vous épanouir dans cette voie que vous avez choisie et ce beau métier que vous faîtes !