Les parents d’enfants surdoués savent que ces enfants adorent poser des tas de questions. Ils sont incroyablement curieux et ne semblent pas pouvoir obtenir suffisamment d’informations. L’un de leurs mots préférés est « Pourquoi », l’autre est « Comment » !
Il est parfois tout simplement trop fatiguant et frustrant de continuer à répondre aux questions « pourquoi » qui n’en finissent plus. Et parfois, nous ne connaissons tout simplement pas les réponse ! Heureusement, les parents peuvent utiliser certaines stratégies pour avoir des dialogues plus efficaces avec les enfants surdoués lorsque ceux-ci les bombardent de questions.
N’essayez pas de fuir les sessions de questions…
Bien qu’il puisse être difficile de répondre à toutes les questions qu’un enfant surdoué peut se poser, nous ne voudrions pas étouffer sa curiosité en lui disant d’arrêter de poser autant de questions. Alors comment encourager la curiosité de nos enfants, sans que notre cerveau se transforme en bouillie après une longue journée de travail ?
Le premier pas est déjà à faire de votre côté. Au lieu de considérer les questions comme une contrainte, réjouissez-vous que vos enfants soient avides d’informations : cela veut dire que vous faites bien votre boulot de parent !
Malheureusement, un changement d’attitude ne rendra pas les réponses plus faciles à trouver ni n’allègera la fatigue après une longue journée…. Mais le simple fait de se souvenir que ces questions sont le fruit du succès de votre modèle éducatif, devrait vous aider à trouver au fond de vous cette petite réserve d’énergie nécessaire à l’assouvissement de l’incroyable curiosité du petit dernier. Si votre conjoint traine la patte pour répondre, convenez ensemble d’un petit signe pour vous soutenir et vous souvenir que c’est une bonne chose. Ce petit signe sera le déclencheur chez lui/elle de cette petite recherche d’énergie et l’aidera a poser son smartphone pour répondre.
Alors, quelles stratégies pour traiter les questions sans fin ?
Reportez la réponse à une question à un moment plus opportun. Bien que les enfants puissent vouloir une réponse immédiate, vous n’êtes pas obligé de la leur fournir. Vous pouvez accuser réception de la question et reporter la réponse à plus tard. Par exemple, lorsque la petite Laure demande pourquoi elle doit manger ses haricots verts, papa peut répondre’: « D’accord tu n’aimes pas les haricots verts, mais je ne veux pas débattre de leur valeur nutritive pendant le dîner. Par contre je te promets qu’on en parlera plus tard ». Bien sûr, papa doit aller jusqu’au bout et discuter des vertus des haricots verts avec Laure une fois le dîner terminé (et les fameux haricots bien au chaud dans l’estomac de Laure…). Les enfants – ces tendres démons – peuvent très bien vous saturer de questions pour viser une autre fin (comme éviter l’assiette trop verte et saine à leur gout). N’hésitez donc pas à reporter à plus tard la discussion, mais tenez-vous à cette discipline : une promesse doit être tenue car les surdoués ont le sens de la justice et de la parole….
N’ayez pas peur de dire « Je ne sais pas ». Cela arrive à tout le monde.
Parfois, les parents s’épuisent à essayer de trouver les réponses à toutes les questions que se pose un enfant, surtout lorsqu’ils ne sont pas experts en la matière. Par exemple, lorsque le petit Léo demande pourquoi les vitamines sont bonnes pour lui, sa mère peut répondre : « C’est une excellente question. Je ne sais pas exactement pourquoi. Peut-être que nous pourrions chercher la réponse ensemble ». Bien sûr, maman a maintenant la responsabilité de chercher l’information avec Léo, mais elle n’en perd pas la face pour autant : bien au contraire, on transformera ce moment en un vrai petit tutorial sur « comment problématiser une question et orienter ses recherches sur Google pour trouver rapidement la réponse », ou bien cela sera le moment de faire découvrir que les encyclopédies ne s’appellent pas toutes Wikipédia et qu’elles peuvent même être en papier avec un « algorithme » de recherche basé sur … l’ordre alphabétique.
Organisez des moments privilégiés pour répondre aux questions en suspend
Les enfants surdoués ont une excellente mémoire, ce qui signifie qu’ils ne sont pas susceptibles d’oublier que maman ou papa a promis qu’ils discuteraient d’une question plus tard ou chercheraient une réponse. Si vous utilisez ces stratégies, assurez-vous que vous êtes prêt à aller jusqu’au bout. Cela signifie que si vous avez reporté votre réponse, vous êtes prêt à en discuter plus tard. Ou si vous avez dit que vous chercheriez des informations avec votre enfant, soyez prêt à le faire aussi.
Cependant, il est probablement bon d’avoir quelques règles générales sur la façon dont vous traiterez les questions plus tard. Sinon, vous pourriez vous retrouver bombardé de questions lorsque vous êtes trop fatigué ou trop occupé pour y répondre. Par exemple, vous pouvez réserver un certain temps de la journée pour ces fameuses « discussions/recherches ultérieures ».
En fait, cela pourrait être au moment où la vaisselle est débarrassée, lavée et la cuisine nettoyée. Vous pouvez demander à votre enfant de vous aider à nettoyer après le dîner et, pendant le nettoyage, vous pourrez prendre votre air le plus docte et passer en revue tous les sujets en attente dans la tête de votre petit bout de chou.
Profitez-en même pour distribuer les tâches ! Si vous avez plusieurs enfants, celui qui a la question sans réponse est celui qui aide au nettoyage. Un avantage supplémentaire – outre la répartition des corvée – est que les enfants peuvent considérer le temps de nettoyage comme un temps de partage avec leurs parents plutôt que comme un pensum. Faites en sorte que le moment soit agréable pour l’enfant, que ce soit son moment à lui ; une sorte d’accès privilégié à ses parents et pour cela, n’hésitez pas à théâtraliser un peu le chemin vers la cuisine !
Mais il reste les affreuses questions… Celles auxquelles vous n’avez pas pu répondre parce que, hélas, vous ne comprenez rien aux principes élémentaires du moteur ionique et leurs applications si prometteuses aux moteurs des satellites…. Après tout, Il faut bien l’admettre, ce n’est pas toujours le manque de temps ou la fatigue qui posent problème. Il est des questions ou vous allez devoir trimer sec pour balbutier un début de commencement de réponse… Alors à ce moment-là, comment fait-on ?
Faites une liste des sujets les plus complexes pour préparer les moyens d’y répondre.
Plutôt que d’essayer de répondre à chaque question tous les jours, faites une liste des questions sans réponse qui surgissent au cours de la semaine. Cette liste peut être rédigée dans un cahier, sur une feuille de papier affichée sur le réfrigérateur, ou même sur une grande feuille de papier (ou un tableau) collée au mur de la chambre de l’enfant. À la fin de la semaine, vous et votre enfant pouvez apporter la liste de questions à la bibliothèque et trouver des livres susceptibles d’apporter des réponses. Si vous avez le temps pendant la semaine, vous pouvez également chercher des réponses sur Internet idéalement sous forme vidéo pour les visionner ensuite avec votre petit(e) dernier(e). Vous pouvez aussi trouver des forums d’experts et poser votre question. Le soir suivant, vous regarderez ensemble ce que la communauté a répondu… N’hésitez pas à mentionner l’âge de votre fils/fille pour que tous les professeurs nimbus du forum fassent un effort de pédagogie et soient motivés à répondre vite.
Et pour terminer :
On peut penser que ces stratégies prendront beaucoup de temps. Oui certes. Mais transformez ce moment en un moment de tendre complicité. Il vous apportera alors tellement plus que le dernier mail du collègue énervé ou la 20ieme rediffusion de matrix à la télé !