Zèbre : un terme « littéraire » et débattu
Le terme Zèbre a été forgé par la psychologue Jeanne Siaud Fachin dans son ouvrage « Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué. ». Si initialement le terme était forgé pour les adultes surdoués, il s’applique tout aussi bien aux enfants et se positionne désormais comme un terme substitut à surdoué.
Il convient néanmoins de souligner que le terme ne fait pas l’unanimité chez les surdoués, en partie parce que l’ouvrage dont il est tiré est accusé de donner une image pessimiste du surdoué « condamné à être malheureux »…
Mais pourquoi parler de Zèbres et pas de surdoués tout simplement ?
Concentrons-nous sur la thématique du blog et abordons le sujet sous l’angle de l’enfant. Le terme « Zèbre » a été proposé parce que l’enfant surdoué est différent de ses petits congénères. Mais aussi parce que les autres termes faisant référence à l’enfant surdoué sont inappropriés.
« Enfant précoce » donne l’impression d’une avance qui n’est que ponctuelle et qui est donc rattrapable par les autres enfants. Ce terme forgé par l’Education Nationale est tout pétri d’idéaux égalitaires, et comme tout terme plus idéologique que pragmatique, il ne décrit que très mal la situation des surdoués dont « l’avance » est la conséquence d’une cause biologique – et par là fondamentalement inégalitaire. Personnellement je n’aime pas non plus cette expression qui ajoute l’hypocrisie à l’imprécision…
Surdoué est lui-même un terme inapproprié : il induit une notion de supériorité, un « plus doué », ce qui est faux dans la mesure où cette douance relève plus du potentiel à exploiter que de la réalité : beaucoup de surdoués n’ayant jamais pu capitaliser sur leur potentiel se retrouvent à des positions très en deçà de ce qu’ils auraient pu atteindre.
C’est la raison pour laquelle le terme « Zèbre » a été forgé par Jeanne Siaud-Fachin afin de sortir la notion de surdoué de toute idée de supériorité structurelle ou conjoncturelle.
Mais pourquoi avoir choisi le zèbre ?
Car c’est un animal inapprivoisable, donc libre, qu’il est, par ses comportements, unique dans la savane mais se cache derrière ses rayures pour se dissimuler. Qu’il est sensible et aimant notamment en s’occupant particulièrement fortement des êtres qu’il aime. Ensuite parce que ses rayures le rende unique et reconnaissable parmi tous les individus – comme le font nos empreintes digitales. Enfin parce que les rayures du zèbres sont comme des coups de griffes reçus : à l’image des hypersensibles, bien souvent rayés par la vie.
Très personnellement, si je trouve le terme Zèbre bien approprié aux surdoués, je persiste à préférer celui d’albatros, que « ses ailes de géant empêche de marcher » provoquant brimades et moquerie du commun de l’équipage. Mais peut être mon attachement à la poésie de Baudelaire me rend un peu partial !
Pour plus d’informations sur le sujet vous pouvez consulter ce dossier qui explique exactement ce qu’est un enfant précoce