« Ah mais non ! Zut ! Maman j’ai encore cassé une assiette ! » Le petit rituel se met en place : papa éloigne le chat qui joue avec les débris coupants, maman part chercher la balayette, et votre petit dernier court prendre la pelle et se cogne (encore une fois !) en se baissant pour l’attraper…
Gros sanglots, gros chagrin, gros câlin mais aussi grosse routine : « cela arrive tellement souvent ».
Pourtant, vous avez déjà vu une cinquantaine d’ophtalmos qui vous ont confirmé 50 fois que les yeux de votre enfant était parfaits (normal, c’est vous qui l’avez fait)… En désespoir de cause vous en êtes réduit(e) à l’inviter à vos séances de Yoga quotidiennes pour «apprendre à mon gros étourdis à se concentrer »…
Mais avez-vous pensé à la dyspraxie ?
La dyspraxie peut affecter les capacités de l’enfant dans un large éventail de gestes quotidiens. Il peut s’agir notamment de sauter, de parler clairement voir même de saisir un crayon (ou une pelle). Les symptômes de ce que l’on nomme aussi « maladresse pathologique » sont multiples, selon le degré de sévérité : la dyspraxie peut se traduire en une difficulté à gérer des mouvements relativement précis (coller une gommette ou découper « droit » un papier) pour les cas bénins mais peut aussi rendre l’écriture quasi impossible ou considérablement réduire les capacités d’apprentissage de l’enfant, ce dernier étant trop concentré sur le geste à produire au détriment de son environnement (dans le cas d’une dictée par exemple)
Qu’est la dyspraxie ? Définition de la Dyspraxie
La dyspraxie est un trouble neuromoteur impactant les capacités à planifier des mouvements
Selon l’OMS, la dyspraxie est trouble spécifique du développement moteur qui se caractérise essentiellement par un dysfonctionnement du développement de la coordination motrice et qui n’est pas causée par une sous efficience intellectuelle ou une affectation neurologique spécifique congénitale ou acquise. Elle n’a donc rien à voir avec le niveau d’intelligence (d’ailleurs bien souvent les dyspraxique ont un QI supérieur ou nettement supérieur à la moyenne) ni avec une quelconque faiblesse ou dégénérescence musculaire ou cérébrale.
La dyspraxie est essentiellement une affectation neurologique qui trouve ses causes dans un schéma de communication sous optimal entre les différentes aires neuronales nécessaires à la planification d’un mouvement volontaire (donc réfléchis).
La dyspraxie est une pathologie de la conception, de la programmation ou de la réalisation des gestes culturellement appris (danser, faire de la trottinette ou du vélo) et n’impacte généralement pas les gestes « naturels » (déglutir, se gratter..)
La dyspraxie n’impacte donc pas les réflexes : un dyspraxique peut très bien rattraper in extrémis un verre qui tombe et le briser en tentant de le reposer sur la table.
Enfin on estime qu’environ 5 à % des enfants montrent des signes dyspraxiques avec une forte prédominance chez les garçons (environ 4 garçons pour 1 fille dyspraxique) et chez les prématurés (environ 53% des dyspraxiques sont des prématurés).
Par voie de conséquence la dyspraxie impacte les capacités d’attention et de concentration
Les dyspraxiques éprouvent des difficultés à planifier les mouvements : la première conséquence pour eux est une incapacité à automatiser certains gestes. Avez-vous, vous-même, besoin de réfléchir pour écrire ? Non vous pensez à ce que vous voulez dire, à ce que l’on vous dicte, mais la main semble quasiment « autonome » pour « dessiner » les mots. Cela est lié au fait que vous avez appris à écrire et que la pratique récurrente de l’écriture en a fait une routine, soit une capacité « automatique » : ce geste ne vous demande presque plus aucun effort d’attention. Pour le dyspraxique il en va tout autrement. Pour lui, l’automatisation du geste ; la création de la routine, est quasi impossible. Il devra donc d’abord se concentrer pour écrire ce « fichu mot » mais aussi se concentrer pour rester attentif à son environnement (les mots suivants dans la dictée par exemple). En conséquence l’effort qu’il fournit pour la réalisation de la même tâche sera beaucoup plus intense que ceux fournis par ses camarades.
Le dyspraxique se fatiguera donc beaucoup plus rapidement et pourra avoir l’air très « étourdis » ou « pas concentré » ou pire encore « paresseux » en classe… Alors même qu’il travaille beaucoup plus dur que le reste des élèves…
En écrivant ces lignes je vois la mine déconfite de Caliméro qui s’exclame « Mais c’est trop injuste »… Eh bien c’est vrai, d’où l’importance de mieux comprendre la dyspraxie pour ne pas être injuste envers les dyspraxiques, qui peuvent se donner tant de mal pour rien et se décourager complètement.
Quels sont les différents types de dyspraxie ?
Il existe plusieurs formes de la dyspraxie qui peuvent être catégorisées de la manière suivante :
Dyspraxie idéomotrice (12% des cas) : complexifie les tâches motrices simple (à une seule étape), tel que se peigner ou dire au revoir en agitant la main. C’est un trouble de la planification et l’organisation du geste. Il représente la forme la plus bénigne de la dyspraxie.
La dyspraxie idéatoire : complexifie l’exécution d’une séquence de mouvements, comme se brosser les dents ou faire un lit. Elle implique une plus grande difficulté dans le maniement d’objet qui nécessite de programmer plusieurs étapes pour obtenir un résultat. Le trouble se concentre donc sur la chronologie des mouvements
Dyspraxie Oromotrice (ou Dyspraxie verbale) : il est difficile de coordonner les mouvements des muscles nécessaires pour prononcer les mots. Les enfants atteints de ce type de dyspraxie peuvent avoir discours « empâté », assez peu articulés, et sont difficiles à comprendre parce qu’ils sont incapables de prononcer correctement les mots..
Dyspraxie Constructive ou dyspraxie visuelle : Elle affecte les relations spatiales entre les objets (exemple mettre un triangle dans le trou en forme de triangle). Les enfants avec ce type de dyspraxie peuvent avoir des difficultés à copier des dessins géométriques ou établir des construction à l’aide de briques (comme des playdo ou des legos)
Dyspraxie de l’Habillage : Cette forme de dyspraxie impacte principalement les capacités de l’enfant à manier les habits (boutonnage, laçage). Cette forme est néanmoins assez rarement rencontrée seule et peut prêter à confusion : l’habillage est une tâches complexes qui peut prendre du temps à des enfants parfaitement normaux.
Quelles sont les causes de la Dyspraxie ?
Il faut bien l’avouer, les chercheurs ne savent pas encore quel dysfonctionnement neurologique est à la base de la Dyspraxie. Beaucoup pensent que la génétique pourrait jouer un rôle ; ce qui n’est pas tout à fait surprenant quand on parle de fonctionnements neuronaux atypiques (je ne pense pas qu’il y ait un article sur ce site qui ne mentionne pas l’hérédité !)
Certains scientifiques considèrent que le dysfonctionnement implique les cellules nerveuses qui envoient les signaux du cerveau aux muscles… mais cela ne va pas beaucoup plus loin.
Les chercheurs pensent également que les enfants qui sont nés prématurément, avec un poids insuffisant à la naissance ou qui ont été exposés à l’alcool durant la grossesse peuvent être plus susceptibles d’être dyspraxiques, bien que ces facteurs ne soient pas expliqués voir statistiquement avérés.
Enfin, certaines théories se rapprochent des causes de la dyslexie et mettent en avant une communication sous optimale entre les différentes zones cérébrales nécessaire à la planification d’un geste dans son environnement.
Mais force est de constater que « tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien » : les causes de la dyspraxie sont inconnues, tout comme la dyspraxie est méconnue.
Quels sont les symptômes de la dyspraxie ?
La dyspraxie affecte certains enfants plus sévèrement que d’autres. Les signes que vous pouvez discerner sont aussi évolutifs en fonction de l’âge de votre tête blonde.
La plupart des formes de dyspraxie se manifestent dès le plus jeune âge, mais la dyspraxie peut aussi apparaitre plus tard, à l’adolescence notamment.
Les bébés peuvent être anormalement irritables et avoir des difficultés d’alimentation. Ils peuvent être lents à atteindre certaines étapes clé du développement, comme le retournement ou la marche.
Pour y voir plus clair, voici un petit inventaire (nécessairement in exhaustif) des symptômes communs selon différents groupes d’âges.
Bien sûr il ne s’agit pas d’une check-list : tout ou partie des symptômes peuvent être retrouvés chez un dyspraxique.
Signes symptomatiques de la dyspraxie chez les très jeunes enfants.
- Mange assez salement, préférant systématiquement l’utilisation des doigts plutôt qu’une fourchette ou une cuillère
- Est incapable de faire du tricycle ou de jouer au ballon
- N’arrive pas à s’adapter ou s’adapte très tard à l’utilisation des toilettes
- Évite de jouer aux puzzles ou aux jouets de construction
- Est en retard sur l’apprentissage de la langue et / ou ne prononce pas un mot avant ses trois ans
Signes symptomatiques de la dyspraxie en maternelle ou à l’école primaire
- Heurte souvent les gens et les choses
- A du mal à apprendre à sauter ou sautiller
- Tarde à devenir gaucher ou droitier
- Manie maladroitement les objets : les fait tomber a du mal à les tenir en bougeant
- A du mal à saisir les crayons, à écrire ou à dessiner
- N’arrive pas à fermer les boutons, les boutons pression, les fermetures-éclair
- Parle lentement ou ne prononce que partiellement les mots
- A du mal à parler à la bonne vitesse, au bon volume et à la bonne tonalité
- Semble devoir faire des efforts pour interagir avec les autres enfants (jeux …)
Signes symptomatiques de la dyspraxie à l’école secondaire / fin de l’école primaire
- Essaie d’éviter les sports ou les cours de gym
- Prend beaucoup de temps à écrire, en raison des difficultés à tenir le crayon et former les lettres
- A du mal à déplacer des objets d’un endroit à un autre (les pièces sur un plateau de jeu…)
- Peine avec les jeux et les activités qui exigent la coordination œil-main (peinture…)
- A du mal à suivre les instructions et se les remémorer
- Estime qu’il est difficile de se tenir debout pendant longtemps : éprouve vite une fatigue musculaire
Signes symptomatiques de la dyspraxie au Lycée
- A du mal avec les sports qui impliquent de sauter ou de conduire (un vélo …)
- A tendance à tomber et s’égratigner, heurte personnes et objets
- Peut parler continuellement pour répéter des choses déjà dites (et facilement prononçable)
- Peut-être étourdi : oublier et perdre les choses
- A du mal à interpréter les signaux non verbaux de ses camarades.
Quelles sont les compétences sont affectées par la dyspraxie ?
La dyspraxie peut affecter une variété de compétences :
La Dyspraxie affecte la communication
Les enfants atteints de dyspraxie peuvent éprouver des difficultés avec différents aspects du langage. Ils peuvent avoir du mal à prononcer les mots ou exprimer leurs idées. Ils peuvent également avoir du mal à adapter le timbre et le volume de leur voix.
En conséquence, se faire des amis ou simplement socialiser représente une difficulté et un challenge en soi. L’enfant peut se sentir angoissé de devoir rencontrer les autres enfants et développer une estime de soi atrophiée.
La Dyspraxie affecte les compétences émotives /comportementales
Les enfants atteints de dyspraxie peuvent se comporter de manière immature. Ils peuvent facilement être dépassés et ne plus comprendre les paramètres liés à un groupe d’individu (qui implique un langage non verbal). Comme la socialisation est plus difficile pour le dyspraxique, on peut voir émerger des comportements violents ou de rejets de l’autre. L’enfant paraît fermé et peu épanoui.
La Dyspraxie affecte les capacités scolaires / universitaires
Les enfants atteints de dyspraxie ont souvent du mal à écrire rapidement et proprement. Cela peut engendrer un certain nombre de « défis » en classe : prendre des notes ou finir les contrôles dans les temps impartis.
Les enfants ayant des difficultés d’élocution peuvent également éprouver des difficultés avec la lecture et l’orthographe.
La Dyspraxie affecte les compétences de vie globales
La dyspraxie peut complexifier l’apprentissage et la maitrise des gestes quotidiens nécessaires à l’indépendance. À l’école primaire, l’enfant peut encore éprouver des difficultés à boutonner une chemise ou à se brosser les dents. Adolescents, ils pourraient avoir du mal à apprendre à conduire un scooter ou une voiture voir même faire frire un œuf.
Comment diagnostique-t-on la dyspraxie ?
Qui doit prendre l’initiative d’un dépistage de la Dyspraxie ?
Une bonne façon de commencer le processus de diagnostic est de commencer à observer votre enfant et prendre des notes sur ce que vous voyez. Pour diagnostiquer une dyspraxie, votre enfant doit avoir des symptômes constants pendant au moins six mois
Il n’y a pas un test spécifique pour déterminer si votre enfant est dyspraxique, comme il existe des tests pour déterminer s’il est surdoué.
En règle générale, le diagnostic peut être établi chez un pédiatre ou un neuro pédiatre. Votre médecin généraliste peut faire une première évaluation / un premier diagnostic et vous orienter vers le professionnel adéquat. Sachez aussi que vous pouvez vous rendre dans un centre de protection maternel et infantile afin de demander un examen de votre enfant.
Généralement, il revient au médecin scolaire de lancer la première alerte, les troubles dyspraxiques devenant plus manifestes lors des débuts de la scolarisation en école maternelle.
Quels professionnels vont diagnostiquer la Dyspraxie ?
Ces professionnels examineront votre enfant pour écarter d’autres types d’affections neurologiques. Ensuite, et le cas échéant, le médecin peut préconiser un bilan qui se fera dans un centre référent (généralement un Centre Hospitalier Régional) et fera intervenir plusieurs ou l’ensemble des spécialistes suivant:
- Pédiatre ;
- Neurologue (médecin spécialiste des maladies du système nerveux) ;
- Pédopsychiatre (médecin spécialiste des troubles psychologiques de l’enfant) ;
- Psychologue ;
- Psychomotricien (professionnel de santé rééduquant les troubles de la motricité) ;
- Orthophoniste (auxiliaire médical assurant la rééducation du langage) ;
- Ergothérapeute (rééducateur proposant une réadaptation à l’environnement, basée sur l’activité physique et manuelle) ;
- Ophtalmologiste ;
- Oto-rhino-laryngologiste ou « ORL » (médecin spécialiste des oreilles, du nez et de la gorge).
Quels sont les examens que mon enfant devra passer ?
Ces spécialistes établiront plusieurs bilans pour mieux appréhender votre enfant. Les principaux bilans seront :
Un examen clinique
Il s’agit ici d’exclure les troubles moteurs, orthopédiques ou musculaires qui pourraient être la cause des difficultés rencontrés par l’enfant. Plusieurs examens peuvent ensuite être réalisés, selon les résultats.
Un bilan neuropsychologique
Il s’agit de tests psychométriques (mesurant les compétences et difficultés de l’enfant, on les nomme aussi tests de QI). Ces évaluations vont se concentrer sur la mémoire à court et long terme, les capacités d’attention, le niveau de langage oral et écrit, ainsi que l’évaluation de diverses fonctions cérébrales. Ces évaluations permettent de caractériser la dyspraxie pour définir un traitement adapté (comme par exemple une rééducation par un ergothérapeute).
Un bilan neurologique pédiatrique
Il prend la forme d’entretiens, d’examens cliniques et de tests étudiant le fonctionnement du système nerveux.
Un bilan ergothérapique
Il évaluera plus précisément la motricité, les facultés d’utilisation de la vue et du toucher, l’organisation dans l’espace. Il évalue de même l’autonomie de l’enfant dans les tâches de la vie quotidienne et son aptitude à pouvoir utiliser les aides proposées par l’ergothérapeute.
Un bilan orthophonique
Il évalue le langage oral et écrit, ainsi que le raisonnement logico-mathématique.
Un bilan pédopsychiatrique
Dépistage d’éventuels troubles du développement affectif ou psychologique (comme par exemple état dépressif ou anxiété).
Quels seront les points évalués par ces bilans ? Quels constats en seront tirés ?
Cela peut paraitre très impressionnant énuméré comme cela, mais c’est assez normal : la dyspraxie est un diagnostic d’exclusion : on valide le fait que les symptômes constatés ne sont pas induits par une autre affectation neuronale. D’où le besoin de diversifier les analyses et donc les corps de métier pour considérer l’enfant dans sa globalité. Au cours de ces examens il sera fait le point sur :
- Ses difficultés d’orientation dans l’espace ;
- Ses troubles liés à la coordination et à l’automatisation des gestes ;
- Sa maladresse dans les activités de la vie quotidienne ;
- D’éventuels troubles associés (ex. : problèmes liés aux mouvements oculaires, à un déficit de l’attention, à un manque de confiance en soi ou à une anxiété).
Afin d’établir un diagnostic les spécialistes devront établir quatre constats :
- Un retard patent de la motricité au regard de l’âge de l’enfant
- Ces difficultés interfèrent avec la vie quotidienne ou la réussite scolaire de l’enfant
- Les lacunes dans les habiletés motrices ne sont pas fonction d’une autre affection neurologique, tels qu’une forme légère de paralysie cérébrale
- Les symptômes se sont déclarés très tôt dans la vie de l’enfant, même si la dyspraxie n’est pas généralement diagnostiquée avant l’âge de 5 ans
Quels sont les professionnels qui peuvent m’aider avec la dyspraxie ?
Apprendre et informer autant que vous le pouvez. La dyspraxie n’est pas bien connue. Famille, amis et même l’enseignant de votre enfant peuvent ne pas comprendre les difficultés de votre enfant. Partagez l’information avec eux vous permettra d’aider votre enfant à obtenir le soutien dont il a besoin dans et hors de l’école.
Encourager l’activité physique. N’importe quel genre de jeu qui encourage l’activité physique aidera votre enfant à développer sa motricité. Que ce soit une séance de natation ou un simple jeu de cache-cache, tout est bon pour le petit dyspraxique, dès lors qu’il met son corps en mouvement. Cela peut également aider votre enfant à construire des relations et des amitiés avec d’autres enfants.
Faites des casse-têtes et des puzzles Cela peut représenter une corvée, mais ils peuvent aider votre enfant à travailler sur sa perception visuelle ou spatiale et sa motricité fine. Et puis en y réfléchissant bien, ça peut être amusant de faire un grand puzzle en famille par un dimanche pluvieux !
Jouez à la balle ou à la tomate : Cela peut être une bonne façon d’aider à développer la coordination œil-main. En y réfléchissant je me dis que vous ne connaissez pas forcément le jeu de la tomate. Mettez-vous debout en cercle, les jambes légèrement écartée et tentez de faire passer un ballon entre les jambes des autres en propulsant ce dernier avec les deux mains jointes (comme au volley). Le ballon ne doit par contre pas quitter le sol, sinon vous risquez d’avoir un enfant dyspraxique et un papa borgne à la maison !
Achetez des gaines en caoutchouc pour les crayons. Ces éléments peu coûteux peuvent simplifier la manipulation du crayon, car cela accroche mieux aux doigts. Donnez à votre enfant une variété de stylos, y compris des marqueurs colorés et parfumés, pour que ces objets restent intéressants et non le signe de l’échec.
Achetez de la pâte à modeler ou faites de la pâte a sel. Une pâte à modeler ou un atelier pâte a sel peut aider à renforcer les muscles de la main de votre enfant. Il peut aussi être un bon anti-stress pour vous !
Télécharger des applications. Si vous en connaissez, laissez les références en commentaire, cela aidera tout le monde. Certains jeux peuvent en effet aider à améliorer la précision du mouvement. Faites néanmoins attention à ce que l’application ne souligne pas trop les échecs…
Ajustez vos attentes. Votre enfant devra peut-être aidé pour sa toilette et certaines autres activités quotidiennes longtemps après la date « normale » d’acquisition de ces gestes. Rappelez-vous que votre petit fait tout ce qu’il peut et s’applique fort pour vous faire plaisir. Alors même si le boss va fulminer pour votre retard de 6,5 minutes à votre point hebdo, faites de ce moment un moment d’intimité avec votre enfant et ne reportez pas votre stress sur lui, ce serait contre-productif… Même si je sais que dans la vie de tous les jours, c’est bien plus facile à écrire qu’a faire.
Apprenez à exploiter la puissance infinie des félicitations et de la louange :La Dyspraxie peut être très frustrante pour votre enfant et pour vous. Mais votre enfant finira par réussir avec les bons outils et beaucoup de soutien. N’hésitez pas à saluer tous les petits succès : votre enfant a besoin de reconnaissance pour construire son estime de soi … Et ce d’autant plus qu’il a conscience de sa différence.
N’oubliez pas que vous êtes parents La dyspraxie n’excuse pas tout et votre job c’est d’éduquer votre enfant. Soyez donc ferme autant que pour les autres pour les question qui n’ont pas traits à la performance motrice. N’oubliez pas non plus de passer du temps avec votre enfant ; je veux dire du « vrai » temps, du temps où l’on ne pense pas à la dyspraxie ni au petit entrainement qu’on pourrait lui faire faire…
Rencontrez d’autres parents d’enfant dyspraxique :Ils savent ce que vous ressentez et peuvent partager de nombreux conseils et vous remonter le moral, quand vous vous sentez fatigué(e)s ou dépassé(e)s.
Il existe des associations spécialisées qui pourront grandement vous aider dans votre vie de tous les jours. Je pense notamment à Dyspraxies France ; association dédiée à l’accompagnement des dyspraxiques.
Psychomotricien
En proposant des exercices de rééducation, le psychomotricien peut aider votre enfant à s’adapter à / dépasser la gêne causée par sa dyspraxie. Ces exercices se concentreront sur la coordination des commandes neuronales et l’articulation du corps, sur la gestion de la spacialité et latéralisation (processus de spécialisation des hémisphères du cerveau intervenant durant l’enfance et définissant une latéralité droite (droitiers) ou gauche (gauchers))
Ergothérapeutes
Un ergothérapeute se concentrera sur les capacités de coordination des mouvements de votre enfant. En cela il peut aider votre enfant à acquérir des compétences qui sont nécessaires dans la vie de tous les jours et qui sont fondamentales dans le processus d’autonomisation. Cela inclut des choses comme apprendre à utiliser un couteau ou écrire lisiblement.
Ergothérapeutes
Un ergothérapeute se concentrera sur les capacités de coordination des mouvements de votre enfant. En cela il peut aider votre enfant à acquérir des compétences qui sont nécessaires dans la vie de tous les jours et qui sont fondamentales dans le processus d’autonomisation. Cela inclut des choses comme apprendre à utiliser un couteau ou écrire lisiblement.
Orthophonistes
Un orthophoniste peut repérer les difficultés de votre enfant et proposer des exercices spécifiques qui l’aideront à communiquent plus clairement en rééduquant ses capacités d’élocution et plus généralement du langage
Orthoptiste
Un orthoptiste est un spécialiste de la rééducation du regard et permet une meilleure maitrise des mouvements oculaires
Posturologue
Le posturologue est un spécialiste de la posture dans l’espace : il peut aider votre petit dyspraxique à optimiser son équilibre et donc sa gestuelle. Il faut considérer un posturologue comme un complément dans le travail de rééducation et l’inclure dans le traitement de votre enfant doit se faire sous conditions de réussite dans les traitements des autres spécialistes et en relation avec le médecin traitant. En effet il ne faut pas non plus surcharger son enfant et sacrifier les activités qui sont celles de son âge (c’est-à-dire jouer, jouer mais aussi jouer… Ah le bel âge !)
Psychologue
N’oublions pas que la Dyspraxie induit une gêne sociale : sentiment de différence, d’infériorité, difficultés d’intégration et de socialisation… La rééducation est un investissement d’avenir, mais il faut aussi traiter le présent. Cela est d’autant plus critique si votre enfant connait une baisse de la motivation, une légère apathie et une angoisse des moments de socialisation. Un suivi psychologique lui permettra de mieux surmonter ses craintes et d’éviter l’apparition d’éventuels symptômes dépressifs.
L’Etablissement Scolaire
L’école a aussi un rôle important à jouer dans l’accompagnement de votre petit. Si la dyspraxie, comme la douance, ne nécessite pas l’intégration dans une classe spéciale ; il est important qu’il puisse bénéficier d’un Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS) ou d’un Plan Personnalisé de Scolarisation (PPS). Ainsi il pourra bénéficier d’avantages, comme un tiers-temps aux examens ; la remise des contenus du cours sous une forme imprimée (pour éviter la prise de note manuelle).
Si l’école n’est pas en mesure de proposer de tels aménagements ; votre enfant peut aussi intégrer des classes spéciales comme les Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire (ULIS) ou une Classe pour l’Inclusion Scolaire (CLIS). Ces dernières sont des classes de 12 élèves maximum qui sont donc plus en mesure d’accueillir des enfants souffrants de handicaps
Quelles sont les autres troubles généralement associés à la Dyspraxie ?
Il n’est pas rare que les enfants atteints de dyspraxie présentent d’autres problèmes d’apprentissage et d’attention. Les médecins appellent cela la « comorbidité». Mais je n’aime pas du tout ce terme, que je trouve un peu glaçant. N’empêche : « Dura Lex Sed Lex » ; voyons donc quelles sont les comorbidités généralement associées à la dyspraxie.
Dyslexie : Les enfants souffrant de dyslexie pourraient avoir mal à apprendre à lire. La dyslexie peut également rendre difficile l’écriture et la prononciation des mots
Dyscalculie : Elle se traduit par difficultés avec les mathématiques. C’est une sorte de dyslexie, mais propre aux nombres. Les enfants atteints de dyscalculie peuvent avoir du mal à se souvenir d’éléments mathématiques de base tels que 2 + 2 = 4, faire des calculs et estimer les quantités et les unités temporelles (par exemple, combien de temps dure une minute).
Dysgraphie : La dysgraphie provoque des problèmes avec l’écriture. Dysgraphie et dyspraxie sont très différents, mais ils ont souvent tout deux des symptômes de chevauchement — comme par exemple une écriture désordonné.