Il n’y a pas de cause unique connue du syndrome d’Asperger ou des troubles du spectre autistique. Les scientifiques pensent que l’interaction de nombreux facteurs, dont la génétique et l’environnement, contribue à ces troubles. Nous savons également que certains facteurs augmentent le risque d’être atteint du syndrome d’Asperger, comme le fait d’être sujet à une autre forme de neuroatypisme (comme être surdoué par exemple) né de parents âgés, d’avoir été exposé au valproate in utero ou d’avoir un faible poids à la naissance.
Causes génétiques du syndrome d’Asperger
Le rôle de la génétique dans la cause de l’autisme est l’une des théories les plus importantes et les mieux documentées.
Un organisme de recherche américain a identifié des mutations dans de nombreux gènes, dont certains contrôlent le développement du cerveau et la communication entre les cellules cérébrales, qui pourraient être associées aux troubles du spectre autistique. Dans le cas d’Asperger ces mutations ne peuvent être associées à un QI inférieure à la moyenne – contrairement à l’autisme.
De nombreuses études ont montré que l’autisme est héréditaire, bien que les estimations des taux exacts varient considérablement. Le fait d’avoir un frère ou une sœur autiste est lié à une augmentation de 10 à 153 fois des chances de recevoir un diagnostic d’autisme.
Le syndrome d’Asperger, ou autisme « de haut niveau » – différent de l’autisme tel qu’imaginé – est probablement encore plus héréditaires que les autres formes d’autisme.
Les membres de la famille des personnes atteintes du syndrome d’Asperger sont également plus susceptibles de présenter des signes du syndrome d’asperger, même s’ils n’ont pas reçu de diagnostic.
Les troubles génétiques qui affectent un seul gène, comme le syndrome du X fragile et la sclérose tubéreuse, peuvent également contribuer à l’autisme. Dans une étude, environ 20 % des femmes et la moitié des hommes atteints du SXF répondaient également aux critères de l’autisme.
Dans les autres cas d’autisme, la cause sous-jacente semble être « polygénique », ou provoquée par des différences entre plusieurs gènes. La façon dont l’autisme se manifeste est probablement déterminée par une combinaison spécifique de versions de gènes pertinents.
Les gènes peuvent également contribuer à expliquer pourquoi il y a plus d’hommes autistes que de femmes : Certains experts pensent que le fait d’avoir deux chromosomes X réduit les chances d’une personne d’être autiste. Cela s’explique en partie par le fait qu’il faut davantage de mutations génétiques chez les femmes pour produire de l’autisme.
Les scientifiques se concentrent également de plus en plus sur le rôle de l’épigénétique, ou l’influence des facteurs environnementaux sur l’expression des gènes, dans le syndrome d’Asperger et l’autisme.
Causes environnementales du syndrome d’Asperger
Il existe de plus en plus de preuves du rôle des facteurs environnementaux dans le développement du syndrome d’Asperger et de l’autisme, mais des recherches supplémentaires sont certainement nécessaires.
Il a été démontré que certaines conditions médicales chez les femmes enceintes augmentent la probabilité que l’enfant soit atteint d’autisme. Il s’agit notamment de :
- le diabète gestationnel
- l’obésité
- l’hypertension artérielle
- les infections virales et bactériennes
- La prise d’antidépresseurs pendant la grossesse peut être associée spécifiquement au syndrome d’Asperger. Mais des études menées par un organisme de recherche indiquent que s’ils ont un impact, celui-ci est probablement très faible.
Certaines études suggèrent que les personnes exposées à certains produits chimiques pendant les premiers stades de la grossesse sont plus susceptibles d’avoir des enfants autistes. Les produits chimiques potentiellement dangereux comprennent
- les métaux lourds
- les phtalates
- les pesticides
- Une naissance prématurée et des complications pendant la grossesse et le travail peuvent également augmenter les risques d’autisme chez l’enfant. Les lésions de certaines parties du cerveau et la susceptibilité aux facteurs de stress environnementaux sont plus élevées chez les bébés prématurés.
On ne connaît pas encore l’importance ou l’impact de ces facteurs environnementaux dans l’apparition du syndrome d’Asperger ou de l’autisme. Si l’un de ces facteurs vous préoccupe, il peut être utile d’en parler à un professionnel de la santé.
Dans l’ensemble, de nombreux facteurs environnementaux ont été associés à l’autisme. Bien que certaines recherches aient été effectuées, il faut encore beaucoup de travail avant de pouvoir les considérer comme des causes. En voici quelques-uns
- l’exposition aux polluants atmosphériques
- des niveaux de vitamines déséquilibrés
- Biologie et différences cérébrales dans le syndrome d’Asperger
Outre la génétique et les influences environnementales, des facteurs biologiques et des différences cérébrales sont souvent liés à l’autisme. Des anomalies cérébrales dans les zones suivantes ont été trouvées chez les enfants autistes :
- cervelet
- cortex préfrontal et temporal
- hippocampe
- amygdale
La recherche en la matière suggère que les neurones du cerveau des personnes autistes sont souvent soit insuffisamment, soit trop connectés.
Des différences dans la concentration de certains neurotransmetteurs, responsables de la communication des signaux dans le cerveau, ont également été constatées chez les personnes atteintes du syndrome d’Asperger.
En guise de conclusion
Certains affirment que le syndrome d’Asperger et les troubles du spectre autistique sont le reflet de la neurodiversité et non un trouble en soi. En d’autres termes, il y a de la valeur à voir le monde différemment et les personnes présentant ces différences cérébrales possèdent également des forces que les personnes au cerveau « neurotypique » n’ont pas. Si vous voulez plus d’information sur le sujet des adultes, vous pouvez vous référer à notre article « comment se comporter avec une personne asperger ?« . Plus spéciquement pour les enfants ou les adolescent asperger : « Comment rassurer un asperger ?«